« Le résultat a été unanime, même si le décompte des points était très serré », a déclaré Christian Vabret, président d'honneur de la Coupe du Monde de la Boulangerie. Après des mois d'entraînement intensif et des heures de labeur face au public, la Corée du Sud (Chang-Min Lee, Jong- Ho Kim et Yong-Joo Park) est finalement montée sur la plus haute marche du podium. « Ils ont fait preuve d'une très grande régularité et d'un état d'esprit exemplaire », notait Christian Vabret. Dans le classement en forme de mouchoir de poche, Taïwan (Chung-Yu Hsieh, Yu-Chih Chen et Peng-Chieh Wang) est arrivé deuxième, confirmant la force des pays asiatiques dans ces compétitions rigoureuses. La France - Déborah Ott, Cyrille Martin et Claude Casado - s'est hissée sur la 3e marche du podium. La Chine et les Etats-Unis remportent les 4e et 5e places…
Source d'inspiration Autant de candidats concentrés, que même la visite du président François Hollande n'a pas réussi à troubler. Les pièces artistiques donnent un aperçu de l'exigence : ici se dresse un guerrier filiforme, armé d'un arc (Corée du Sud), là, un bateau de pêche bravant les flots (île Maurice). Les pains, moulés, boulés, gravés et farinés au pochoir, sont étonnants. Quant aux en-cas salés – une nouveauté en 2016 – quelle source d'inspiration ! En pain de mie, en barquettes, torsadés, feuilletés, saupoudrés, ils donnent bien des idées. Même Pierre Zimmermann, lauréat du titre en 1996, s'en est laissé conter : « Cela me recharge les batteries ! »
Les Français, entre déception et fierté• « Quand on est compétiteur, on veut la première place, avouait Cyrille Martin, après la remise des prix. Mais plus tard, on va apprécier et reconnaître que c'était une performance de monter sur le podium. » Le coach de l'équipe française, Stéphane Manach, se veut lui aussi encourageant : « Finir troisième, c'est une déception, mais aussi une satisfaction, parce que nous revenons de loin. Tout de même, nous avons battu les champions de la dernière édition (le Japon - NDLR) ! » Après plusieurs mois d'entraînement quotidien, l'avenir s'annonce riche pour les trois candidats. « Cela va changer nos contacts, affirme Cyrille Martin. Nous avons tissé des liens avec les autres candidats. C'est en échangeant qu'on grandit ! » En attendant, le professeur de boulangerie au lycée hôtelier de Dardilly (69) est retourné le lendemain en classe, retrouver des élèves qui l'ont suivi à Paris, et malgré tout très fiers. |
par Cécile Rudloff (publié le 10 mars 2016)