C'est un communiqué de la CLCV, association de défense des consommateurs, qui a fait la Une des journaux mi-février : il montrait que les restaurants parisiens n'obtenaient pas tous – on en est même loin – la meilleure note en cas de contrôle d'hygiène.
Un test gouvernemental Pour obtenir ce résultat, l'association de défense s'est appuyée sur une expérimentation menée l'année dernière par le ministère de l'Agriculture. De juillet à décembre 2015, les résultats des vérifications officielles dans le domaine de la sécurité sanitaire étaient accessibles au public, pour les villes de Paris et Avignon. Les restaurateurs concernés pouvaient promouvoir ces résultats via un QR code affiché en vitrine (peu l'ont fait). La CLCV, qui a suivi la publication de près, a relevé que 34 % des restaurants parisiens seulement – 62 % en Avignon – avaient été contrôlés avec un niveau d'hygiène qualifié de « bon ». Un peu plus de la moitié avaient obtenu un degré « acceptable » et 8 % devaient s'améliorer. Par conséquent, l'association réclame plus de transparence, voire l'affichage, comme à New York, en Grande-Bretagne ou en Belgique, d'un curseur de propreté à l'entrée des restaurants.
Une initiative privéeEn attendant que des mesures officielles soient prises, une entreprise propose, depuis quelques mois, de valoriser les « bons élèves ». Vériclean se présente comme « le premier service professionnel d'évaluation de l'hygiène et de la propreté des restaurants repérable en vitrine ». En clair, il intervient à la demande du professionnel et contrôle 300 à 400 points (selon le type d'établissement) avant de remettre (ou non) la « cloche Vériclean », gage de la bonne tenue de l'établissement. Le service est payant (mais le règlement n'est encaissé que pour ceux qui obtiennent le label), l'expert vient évaluer à l'improviste. En contrepartie, la cloche symbolique - qui change de couleur chaque année - permet de mettre en avant la qualité de l'hygiène dans son point de vente. Vériclean s'en fait d'ailleurs le relais, sur son site Internet (où les adresses exemplaires sont citées) et, bientôt, via une application mobile géolocalisée. Un atout pour les lieux de consommation alimentaire à l'heure où, d'après la CLCV, l'hygiène serait pour les clients le premier critère de choix d'un restaurant.
Les Français et l'hygiène Une enquête menée par CHD Expert au premier trimestre 2015 montre la sensibilité des clients à l'hygiène en restauration. A la question : « A quel degré les points suivants vous gênent-ils au restaurant ? », ils ont répondu : • 8,6/10 pour la vaisselle sale, • 8,5/10 pour des sanitaires non soignés, • 8,5/10 pour des odeurs désagréables. |
par Cécile Rudloff (publié le 2 mai 2016)