Concernant les oléagineux, le ministère ukrainien de l’agriculture a augmenté ses prévisions de superficies pour le tournesol. 70 % de la surface potentielle avaient été plantées mi-mai, d’après la dernière note de conjoncture de France Agri-Mer. Mais la guerre toujours en cours devrait avoir un impact important sur les rendements finaux, la récolte ayant lieu en octobre. Par rapport à 2021, le cabinet d’analyses Stratégie Grain prévoit pour cette nouvelle campagne une nette baisse de la production mondiale, essentiellement due à celle de l’Ukraine. A l’inverse, celle de l’Union Européenne est revue à la hausse, le tournesol bénéficiant de l’autorisation de remise en culture des jachères pour 2022. A noter que les importations d’huile de tournesol en provenance d’Ukraine, pour la France, ont chuté de 82 % en cumul annuel, à la fin mars.
Selon le Département américain de l’Agriculture la production mondiale d’oléagineux pourrait augmenter de 8 % sur 2022-2023, principalement en raison de la croissance de la production de soja en Amérique du Sud et aux États-Unis, ainsi qu’à la production de colza au Canada et dans l’UE. Ce qui compenserait largement les pertes de volumes de graines de tournesol en Russie et en Ukraine.
Pour le blé tendre, les prévisions de stock de fin de saison, donc pour la campagne 2021-2022, sont à un record de 282 Mt (279 Mt, la récolte précédente), avec la part la plus importante de la hausse en Chine et en Ukraine. Pour 2022-2023, les prévisions de production mondiale de blé ont été revues à la baisse, notamment pour l’Inde, les États-Unis, l’Argentine, le Pakistan, l’Iran, la Turquie et l’Union Européenne. Les perspectives sont bonnes pour la Russie et l’Australie. Toujours déboussolés, les cours ont encore très fortement progressé sur toutes les échéances, jusqu’en mai 2023.
Pour le sucre, les prévisions de production mondiale en 2021-2022 ont été un peu relevées, s’établissant à 184,4 Mt. La consommation est en hausse également. Le bilan sucrier mondial pour 2022-2023 afficherait un excédent, à 188 Mt. Concernant les cours, les marchés restent sur des niveaux élevés et très fluctuants.
Pour le lait, le marché est davantage impacté par la conjoncture française : au mois de mars 2022, la collecte s’établissait à 2,1 milliards de litres, en repli de 1,2 % par rapport à mars 2021. Le prix du lait standard était de 395 €/1000 l, toujours en mars 2022, en hausse de 73 € par rapport à mars 2021. Les achats des foyers français ont diminué, avec - 5 % pour le premier trimestre pour les fromages, - 3 % pour les produits ultra frais. En conséquence, les hausses de prix sont modérées, + 0,5 pour les fromages.
En viande bovine, la pénurie est quasi mondiale, de grands exportateurs historiques, comme les États-Unis, la Canada, l’Europe enregistrant une décapitalisation des cheptels. Les experts estiment que les niveaux de prix élevés sont amenés à durer.