Le lancement de l'édition 2015 du Sirha n'a pas failli à la règle : outre la présentation des événements majeurs de la manifestation – Coupe du Monde de la Pâtisserie, Bocuse d'Or, World Cuisine Summit, Coupe d'Europe de la Boulangerie… - il a été question de tendances. Ce maître-mot a en effet toute son importance : connaître les marchés porteurs, être informé des nouvelles technologies appliquées à la restauration – qu'elle soit rapide ou non -, découvrir les expériences à succès menées de par le monde sont autant d'atouts à exploiter par les artisans boulangers-pâtissiers. Véritable laboratoire d'idées, le Sirha apporte sa vision globale de « ce qui bouge » ; aux intéressés d'en tirer parti ensuite, ou pas.
La force du « 3.0 »Intervenant spécialisé dans les différents courants en matière d'alimentation, Frédéric Loeb a mis en lumière une tendance particulièrement marquante : la pénétration du « 3.0 », cette utilisation du web très poussée et caractérisée par plus d'interactivité et une grande mobilité. « On notera, parmi les points à retenir, la multiplication des outils de géolocalisation, la création de « nez » électroniques ou le recours à des analyseurs de calories », indique l'observateur, qui souligne également l'apparition de robots destinés à assumer les tâches ingrates, comme l'épluchage, la vaisselle ou la sortie des poubelles. « Des manoeuvres pour lesquelles l'homme n'apporte aucune valeur ajoutée ! » précise Frédéric Loeb. De même, l'informatique peut permettre à ceux qui ont en charge différents établissements éloignés les uns des autres de piloter nombre de fonctions à distance : initier des cuissons, suivre des commandes, etc.
Conserver la relation humaine Autre exemple de la nouvelle « suprématie » du web : les réseaux sociaux. Utilisé avec prudence, ce moyen de communication peut s'avérer la meilleure des attachées de presse ! En témoigne Julien Duboué, un jeune chef prometteur (A Noste, Paris 2e) qui a accompagné l'ouverture de son dernier restaurant par une présence attractive sur internet (via quelques photos avec commentaires). Résultat : des dizaines de clients dès le premier jour, et plus encore le lendemain. Un véritable phénomène qui prouve, si besoin était, la nécessité de communiquer, de préférence avec les outils modernes si l'on veut toucher les jeunes. « Attention, il ne s'agit pas de se cacher derrière la technique, mais plutôt de l'utiliser à bon escient, rappelle le chef. L'important reste avant tout de conserver la relation humaine. » Eh oui, n'en déplaise au 3.0 (et même au 4.0 et autres), n'oublions pas que la quintessence de la restauration française reste la convivialité !
Une cuisine en mutationL'alimentation au niveau mondial reste marquée par un problème de ressources, d'où la tentation de plus en plus grande d'en revenir à une consommation locale. Dans un pays développé comme la France, on pense plutôt au mieux-être... même si la menace de la surnutrition (cf l'obésité grandissante) plane. Se nourrir = se faire du bien, respecter les besoins de son corps. Enfin, les nouvelles technologies renforcent leur présence en restauration. Tous ces courants ont une incidence directe sur les métiers de bouche. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le Sirha ! |
par Anne-Laure Chorand (publié le 1er décembre 2014)