Actualités
Photo by Scott Warman on Unsplash
Photo by Scott Warman on Unsplash

Marché Rapport 2022 de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges des produits alimentaires remis au Parlement

Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, a présenté ce jour son onzième rapport remis au Parlement.

Un outil de transparence sur la formation des prix tout au long de la chaîne alimentaire

Placé sous la double tutelle des ministères chargés de l’agriculture et de l’économie, l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a été créé par la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche de 2010, pour éclairer les filières sur l’évolution des prix et des marges, depuis la production agricole jusqu’au consommateur final.
Outil de transparence mais aussi de consensus au sein des filières, le rapport annuel de l’Observatoire remis au Parlement est discuté chaque année en groupes de travail thématiques puis au sein du comité de pilotage réunissant les représentants de l’ensemble des familles professionnelles, des consommateurs, des députés, des sénateurs et des services concernés de l’État. Il est adopté à l’unanimité.

Consommation alimentaire : la part de la valeur ajoutée nationale agricole se redresse

L’Observatoire propose également tous les deux ans une approche macroéconomique de la répartition de la valeur ajoutée entre les différentes branches de l’économie, au travers de “l’euro alimentaire”, réactualisé dans le cadre du rapport 2022, avec les dernières données disponibles (2018).

En 2018, la part de la valeur ajoutée de l’agriculture et de la pêche induite par la consommation alimentaire retrouve le niveau des années 2010-2012, après plusieurs années de repli, notamment en 2016.

De nouveaux produits et des analyses encore plus fines pour refléter la réalité des filières

Au fil du temps, l’Observatoire a élargi son périmètre à de nouveaux produits et affiné ses analyses pour mieux appréhender la réalité des filières. Le onzième rapport remis ce jour au Parlement innove encore avec le suivi de nouveaux produits aquatiques (moules de bouchot et coquilles Saint-Jacques) et de fruits et légumes bio (asperge et pêche-nectarine).

La méthodologie de l’Observatoire évolue aussi pour mieux refléter la réalité industrielle des produits laitiers, qu’il s’agisse de l’estimation du déclassement du lait biologique ou du modèle encore expérimental visant à décomposer le prix de la plaquette de beurre, produit de grande consommation par excellence.

Dans le secteur de la volaille, le poulet entier Label rouge, est désormais analysé plus en détail, en lien avec la montée en gamme de la production française et les standards de consommation actuels. Enfin, l’impact du Brexit sur les importations françaises de viande ovine est intégré dans le rapport 2022 afin d’exclure les produits réexportés du calcul de la décomposition des prix au détail.

Des augmentations de prix à la production en grande partie amorties par l’aval des filières

• Dans un contexte de forte volatilité du prix des matières premières agricoles en 2021, les prix à la production agricole ont sensiblement progressé (+ 9,2 %) par rapport à 2020, en ligne avec l’évolution des prix des moyens de production (+ 9 %).

• Dans le même temps, les prix des produits des industries alimentaires ont augmenté de 2,2 %, selon l’Insee.

• Enfin, les prix à la consommation des produits alimentaires n’ont augmenté que de 0,6 % en 2021, soit moins que l’inflation générale des prix à la consommation (+ 1,6 %).

Le rapport 2022 de l’Observatoire confirme les constats des années précédentes, à savoir la grande stabilité des prix des produits alimentaires de base au stade consommateur, malgré la forte volatilité des marchés agricoles, de moins en moins régulés par l’Union européenne et de plus en plus mondialisés.

Bien que variable selon les produits et les années, la part minoritaire de la matière première agricole dans le prix du produit final explique en partie cet effet tampon. Mais surtout, jusqu’à un certain niveau, la transmission des chocs subis par les prix agricoles est souvent amortie dans un premier temps par les industries agroalimentaires et les distributeurs qui compriment leurs marges, dans une certaine mesure, afin de maintenir des prix stables en rayon pour les produits les plus emblématiques.

Enfin, le rapport 2022 apporte comme chaque année un éclairage sur l’évolution des coûts de production des agriculteurs et des pêcheurs et le niveau de rémunération permis pour leur activité nourricière. À quelques exceptions près, l’Observatoire constate que les prix payés, certes en hausse pour la plupart des productions animales, ne permettent toujours pas en 2021 de couvrir l’ensemble des charges qui ont également augmenté, et de dégager un revenu suffisant pour les éleveurs.

Pour télécharger le rapport 2022 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, ainsi que son résumé : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/

Extrait :

Les prix et les indicateurs de marge brute dans les filières agroalimentaires en 2021

Approche de cadrage à partir des indices de l’Insee

• En 2021, l’ensemble des prix des moyens de production a augmenté de 9,0 % par rapport à

2020.

• De même, les prix à la production agricole ont progressé de manière prononcée (+ 9,2 %).

Cependant, ce constat varie selon les produits suivis par l’Observatoire. Concernant les filières

animales, elles ont vu pour la plupart leur prix à la production augmenter (+ 7,4 % pour la filière

bovine, + 5,9 % pour les volailles, ou encore + 4,2 % pour la filière lait de vache), à l’exception de la filière porcine (- 4,3 %).

• Cette hausse est encore plus considérable pour les filières végétales, atteignant + 27,3 % pour les prix du blé dur, + 25,0 % pour le blé tendre, et + 16,0 % pour les fruits frais, tandis que les prix des légumes frais à la production ont reculé de 1,1 %.

• En moyenne, les prix des produits des industries alimentaires ont augmenté en 2021 (+ 2,2 %

entre 2020 et 2021, selon l’indice des prix de production de l’industrie alimentaire de l’Insee).

• Dans les secteurs suivis par l’Observatoire, la hausse des prix sortie industrie concerne les pâtes

alimentaires (+ 6,3 %), les viandes bovines (+ 3,0 %), les volailles (+ 1,7 %), les produits laitiers de vache (+ 1,3 % ensemble tous produits, mais en forte hausse de 18,8 % sur les produits beurres- poudres destinés aux industries alimentaires), ainsi que les produits aquatiques (+ 1,5 % pour les poissons frais et congelés et + 0,7 % pour les préparations et conserves de produits de la mer). En revanche, les prix de l’industrie ont diminué dans la filière porcine (- 4,5 % pour la viande de porc fraîche et - 4,4 % pour les jambons), ainsi que les prix de la farine boulangère destinée aux utilisations artisanales (- 0,7 %).

• Les prix à la consommation des produits alimentaires1 ont enregistré une hausse en 2021

(+ 0,6 %) plus modérée qu’en 2020 (+ 1,9 %). Cette hausse est donc inférieure à l’inflation

observée au travers de l’évolution des prix à la consommation tous produits (+ 1,6 % en 2021).

• Dans les filières suivies par l’Observatoire, la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) a été observée pour les fruits (+ 4,0 %), les volailles (+ 2,9 %), la viande bovine (+ 1,7 %) et la baguette de pain (+ 0,7 %). L’IPC est resté stable pour les produits aquatiques, les légumes, les produits laitiers et le jambon (hausses toutes inférieures à 0,5 %). La seule catégorie à avoir vu son prix à la consommation diminuer est la viande de porc fraîche (- 0,9 %).

Pour certaines filières, notamment au stade de la consommation, les évolutions de prix moyen des produits suivis par l’Observatoire résumées ci-après, peuvent s’écarter de celles des indices de prix à la consommation (évoquées ci-dessus) principalement du fait de différences dans la nature des produits et dans leur pondération dans les ensembles suivis.

1 Les prix alimentaires à la consommation sont transcrits sur la base de l’indice Insee annuel des prix à la consommation de l’ensemble des ménages - France - Nomenclature Coicop : 01.1 - Produits alimentaires, base 2015 et d’IdBank 1764365.

Résumé du rapport ici.

À lire également
La 3e coupe d’Europe de la boulangerie artisanale se déroulera le 19 octobre au Serbotel.

Salons

Serbotel 2025 : plus de 12 000 m2 consacrés à la boulangerie-pâtisserie

Serbotel, le rendez-vous incontournable des professionnels des métiers de bouche, de la boulangerie-pâtisserie, de l’hôtellerie et de la restauration, se déroulera du 19 au 22 octobre 2025, au parc des...

Les 10 Meilleurs apprentis de France de la promotion 2024.

Concours

Le concours Un des Meilleurs apprentis de France fête ses 40 ans

En boulangerie, l’édition anniversaire se déroulera à Auxerre, dans l’Yonne, du 15 au 18 septembre prochains. Elle verra 28 candidats exposer leur maîtrise du savoir-faire boulanger. « À la frontière entre...

Présentation des plantes comestibles aux chefs à la ferme de Charly, dans le Rhône.

Initiatives

Des variétés végétales méconnues ou oubliées en test pour les pâtisseries de demain

La troisième édition de l’évènement Collections végétales s’est tenue dans le Rhône le 30 juin dernier, invitant des chefs cuisiniers et pâtissiers à découvrir et à évaluer des variétés adaptées aux enjeux...