Actualités
Photo Marjan Blan | @marjanblan on Unsplash
Photo Marjan Blan | @marjanblan on Unsplash

Marchés des matières premières Œufs : la production fortement impactée par l’épidémie de grippe aviaire

Plusieurs départements de France, surtout dans le Sud-Ouest, ont été touchés au printemps par ce virus hautement pathogène pour les élevages avicoles. Avec de de fortes répercussions sur les volumes produits et les prix.

Sur les huit premiers mois de l’année 2022, la production d’œufs en France serait en recul de 8 %, par rapport à la même période sur 2021. La conséquence de l’épidémie de grippe aviaire qui a fortement touché les élevages. 3 millions de poules pondeuses et un million de poulettes destinées à la ponte ont été décimées par le virus ou fait l’objet d’un abattage préventif. « Il n’y a pas eu les mises en place habituelles dans les bâtiments au printemps, dans les zones touchées par l’influenza aviaire, précise Mohamed Bouzidi, responsable des études économiques à l’ITAVI (1). En volailles de chair, il faut 40 jours entre le poussin et le poulet prêt à être vendu. En ponte, c’est beaucoup plus long, presque 5 mois, pour qu’une poulette soit en capacité de fournir des oeufs. L’autre difficulté est la capacité des poussinières à produire ces poulettes. La disponibilité est faible, y compris sur le marché européen. » C’est la France qui a été le plus touchée par le virus, suivie de l’Italie et des Pays-Bas.

Importations espagnoles et polonaises

Alors que le marché de l’export est traditionnellement dynamique à partir de l’Hexagone, les exports d’œufs coquilles ont chuté de 43 %, toujours sur les huit premiers mois de cette année. Tandis que les importations augmentaient de 48 %. Le premier fournisseur est l’Espagne, suivie par la Pologne, qui a pris la place de la Belgique, qui a connu aussi, mais dans une moindre mesure, un épisode de grippe aviaire. Les importations en provenance de Pologne ont augmenté de 10 000 t par rapport aux volumes habituels. En ce qui concerne les prix, les cotations montrent une flambée de + 70 % semaine 34, soit fin août. Ce chiffre grimpe à + 100 % pour l’industrie de transformation.

« Avec des mises en place dans les élevages qui sont actuellement en train de remonter, le marché devrait se stabiliser, souligne Mohamed Bouzidi. Mais il n’y aura pas de retour à la normale avant début 2023. Plus probablement sur le premier trimestre 2023. Les éleveurs sont surtout très concernés par la hausse des prix de l’énergie, dans une activité qui en consomme beaucoup. De même que par l’augmentation des coûts de l’alimentation des animaux, des emballages, des plastiques. Chez les industriels, les coûts de production des ovo-produits, surtout séchés, sont aussi en forte hausse. Les ovo-produits liquides, davantage utilisés par les boulangers-pâtissiers, étant moins impactés. »

Dominique Péronne

(1)Institut Technique de l’Aviculture

Farines bio, pas de risques de rupture

« Il n’y a pas de fortes tensions sur le marché du blé bio cette année en France. La récolte est correcte par rapport aux besoins de la meunerie française, précise Séverine Omnes du cabinet d’étude Tallage-Stratégie Grains. Des exportations de blé tendre bio français ont d’ailleurs lieu vers l’Europe du Nord. Parallèlement, les importations ont été fortement réduites. » « En céréales bio, nous sommes sur des marchés non spéculatifs, préservés car basés sur des stocks physiques, souvent locaux, souligne Guillaume Millot, président de Probiolor (1). Avec nos clients transformateurs, nous sommes sur des contrats triennaux, les volumes étant contractualisés sur les trois prochaines années. Un fonctionnement qui nous préserve des aléas que connaît le marché du conventionnel depuis plusieurs mois. De la même façon, nos adhérents agriculteurs sont rémunérés sur la base d’un prix moyen uniquement, ce qui ne les amène pas à raisonner par opportunisme. En bio, nous sommes aussi moins tributaires du prix des engrais qui flambent. »

(1)Probiolor est une coopérative céréalière 100 % bio, sur la Lorraine et une partie de la Champagne-Ardennes.

À lire également
La 3e coupe d’Europe de la boulangerie artisanale se déroulera le 19 octobre au Serbotel.

Salons

Serbotel 2025 : plus de 12 000 m2 consacrés à la boulangerie-pâtisserie

Serbotel, le rendez-vous incontournable des professionnels des métiers de bouche, de la boulangerie-pâtisserie, de l’hôtellerie et de la restauration, se déroulera du 19 au 22 octobre 2025, au parc des...

Les 10 Meilleurs apprentis de France de la promotion 2024.

Concours

Le concours Un des Meilleurs apprentis de France fête ses 40 ans

En boulangerie, l’édition anniversaire se déroulera à Auxerre, dans l’Yonne, du 15 au 18 septembre prochains. Elle verra 28 candidats exposer leur maîtrise du savoir-faire boulanger. « À la frontière entre...

Présentation des plantes comestibles aux chefs à la ferme de Charly, dans le Rhône.

Initiatives

Des variétés végétales méconnues ou oubliées en test pour les pâtisseries de demain

La troisième édition de l’évènement Collections végétales s’est tenue dans le Rhône le 30 juin dernier, invitant des chefs cuisiniers et pâtissiers à découvrir et à évaluer des variétés adaptées aux enjeux...