Ils ont tout laissé derrière eux, leur famille, leur maison, leur métier. Quelles que soient leurs origines, les migrants arrivés en France sont privés de repères et de ressources. Leur destin peut être transformé par des rencontres (lire aussi). « L’association Tremplin 17, qui accueille des personnes précaires, a sollicité différents corps de métier pour accueillir des migrants à la suite du démantèlement de la “jungle” de Calais. J’ai répondu présent », raconte l’artisan boulanger Valéry Valette. Dans sa boutique, Au Fournil de Saint-Georges, à Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime), il reçoit alors plusieurs personnes, dont Mohamed, 19 ans. « Je n’aurais pas misé un kopeck sur ce jeune Éthiopien ! Et pourtant, aujourd’hui, je le considère comme mon fils. C’est une très belle histoire. Nous l’avons salarié, il a passé son CAP boulanger et le permis de conduire. Mohamed a un vrai métier. Dès que ses papiers auront été régularisés, je partirai en Éthiopie avec lui pour qu’il puisse revoir sa mère. »
Des habitués de Google Traduction
L’an dernier, avec l’arrivée de nombreuses familles ukrainiennes en Charente-Maritime, les appels aux dons se sont multipliés. Le Fournil de Saint-Georges donnait alors du pain. « Deux Ukrainiens, Vadim Zubko et Émile Manoukian, voulaient faire quelque chose en retour pour nous remercier. En mai 2022, ils ont passé deux semaines avec nous. Puis je leur ai proposé un contrat saisonnier. L’un était au pétrin et l’autre au four. Nous communiquions grâce à Google Traduction. Ils ont pris des cours de français et nous avons passé une superbe saison. » L’artisan a été impressionné par leur envie de s’intégrer, leur reconnaissance devant la chance qui leur était offerte.
Vadim Zubko était directeur de banque en Ukraine. Il a quitté le fournil pour devenir maçon-carreleur.