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Catherine Experton, chargée du suivi des politiques publiques à l’Agence bio.
Catherine Experton, chargée du suivi des politiques publiques à l’Agence bio. © DR

Catherine Experton : « Le label bio englobe toutes les facettes de la production » (3/3)

Chargée du suivi des politiques publiques à l’Agence bio, Catherine Experton répond à La Toque magazine au sujet des exigences qui se cachent derrière le logo vert et blanc.

Que demande le label Agriculture Biologique ? Comment est-il décliné et contrôlé en Europe ? Réponse de Catherine Experton, chargée du suivi des politiques publiques à l’Agence Bio.

Catherine Experton. (© DR)

La Toque magazine : Quels sont les atouts des produits bio, sachant que ce label ne s’intéresse pas aux aspects gustatifs ?

Catherine Experton : Ce label très complet englobe différentes facettes de la production : il promet moins de chimie mais aussi plus de biodiversité, plus de bien-être animal… Plus de quatre cents produits phytopharmaceutiques naturels ou synthétiques sont autorisés en agriculture conventionnelle contre une cinquantaine en bio, et uniquement d’origine naturelle ! Autre exemple : en bio, l’utilisation d’hormones pour maîtriser la reproduction des animaux est interdite. Et ce souci de naturalité concerne toute la chaîne : dans la transformation agroalimentaire, seuls cinquante-huit additifs d’origine naturelle sont autorisés en bio sur les trois cent vingt — naturels ou synthétiques — autorisés en Europe. Enfin, même si le label ne porte pas sur le goût, le mode de production bio conduit à certaines qualités organoleptiques : par exemple, des vaches nourries à l’herbe, comme l’impose la bio, donnent du lait plus riche en oméga-3.

LTM : Qu’est-ce qui garantit le respect des exigences ?

CE : Des contrôles sont réalisés par des organismes indépendants à chaque maillon de la chaîne. Le règlement européen en prévoit un tous les deux ans mais la France a maintenu l’obligation d’un contrôle annuel. De la semence au produit élaboré, chaque intermédiaire est audité au moins une fois par an. À cela s’ajoutent des contrôles inopinés.

LTM : Les cahiers des charges sont-ils identiques dans tous les États européens ?

CE : Nous n’avons pas tous les mêmes conditions de production donc il revient à chaque État de décliner le règlement européen. Quand celui-ci indique que les animaux doivent pâturer dès que les conditions météo le permettent, la fenêtre climatique ne sera pas la même en Pologne et en Espagne ! La Commission européenne veille au respect d’un socle d’exigences commun, mais les États membres peuvent s’enfixer de plus strictes.

LTM : Faut-il se fier à la bio des pays tiers ?

CE : Une douzaine de pays bénéficie d’accords avec l’Union européenne, qui considèrent leur label bio comme équivalent au nôtre. Cela a posé des soucis : par exemple, des pesticides interdits chez nous étaient autorisés sur des bananes bio importées de République dominicaine. La fin de ces accords d’équivalence est programmée pour 2027. Les autres pays sont d’ores et déjà obligés d’appliquer le cahier des charges européen pour intégrer notre marché sous le label bio. Ils sont contrôlés par des auditeurs accrédités par Bruxelles.

Lire le reste du dossier

- Plus coûteux, les produits labellisés sont-ils plus goûteux? (1/3)

- Oeufs et produits laitiers, comment les choisir ? (2/3)

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