Consommer des cannabinoïdes sans planer, c’est possible avec le CBD – ou cannabidiol – qui rencontre un succès croissant. Contrairement au THC, cette molécule elle aussi extraite du chanvre ne présente pas d’effet psychotrope, mais revendique des propriétés apaisantes. Vendu et consommé sous différentes formes (fleurs, huiles, gélules, e-liquides….), le CBD s’intègre également dans la cuisine et la pâtisserie. « Pour exprimer leurs propriétés, les fleurs doivent être infusées dans des corps gras, comme de la crème ou du lait », conseille Jean-Baptiste Berrué, cofondateur du Chanvrier français, qui propose à la vente plus de 25 variétés de fleurs différentes. Toutes présentent un taux de CBD équivalent. « Le choix de la variété sera fait en fonction du goût recherché : les arômes seront plus ou moins fruités, herbacés, voire chocolatés. »
Huile de CBD (marques Saveurs CBD & Hemēka)
À Paris, le chef pâtissier Philippe Conticini propose depuis cet hiver un gâteau en forme de nuage, baptisé Cirrus, dans lequel les notes herbacées des fleurs de CBD se marient à la fraîcheur des agrumes. Le chef Anthony Courteille, de la boulangerie Sain (Paris 10e), a concocté deux douceurs intégrant du cannabidiol : un chou à la crème chantilly infusée au CBD et à la crème de marrons et une barre « choco-relax » à la ganache aux deux chocolats, dans laquelle le CBD infusé révèle des notes mentholées. « Une autre option, moins contraignante, consiste à utiliser de l’huile de CBD : il suffit d’en ajouter quelques gouttes en fin de préparation, sans cuisson », indique Jean-Baptiste Berrué, qui recommande d’utiliser une huile dosée à 10 %. C’est ce que fait Le Bar à cake (Paris 16e), qui propose des Energy Balls cacao-noix de coco contenant chacune deux gouttes d’huile à 10 % (ci-dessous).
Que dit la loi ?
Un arrêt de la Cour de justice européenne du 19 novembre 2020 a jugé illégale l’interdiction française de commercialiser du CBD. Les autorités françaises ont pris acte de cet arrêt, mais rappellent que les produits contenant du CBD restent soumis à des dispositions législatives nationales. Il est en particulier interdit – sous peine de sanctions pénales – de revendiquer des allégations thérapeutiques et d’entretenir la confusion entre le cannabis et le CBD.