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Des pistes pour en finir avec les nuisibles au fournil
©Adobe Stock/Seventyfour

Des pistes pour en finir avec les nuisibles au fournil

Comment se débarrasse-t-on des nuisibles dans les boulangeries ? Du plan de lutte au recours à des professionnels, en passant par les mesures d’hygiène impératives, il existe plusieurs actions à mettre en œuvre en prévention ou une fois l’infestation constatée. Les voici.

Les animaux destructeurs à reproduction rapide (rats, souris, blattes…) peuvent poser de graves problèmes d’hygiène en boulangerie. Conseils de professionnels et stratégies de lutte pour prévenir, ou résoudre de manière définitive, les infestations.

Établir un plan de lutte

Même si la législation n’impose aucun moyen technique, les inspecteurs de la direction départementale de la protection des populations attendent de la part des professionnels un certain nombre d’éléments prouvant que des mesures sérieuses sont prises, au moins contre les rats, les souris, et parfois les blattes (cafards).

Ces nuisibles sont des vecteurs majeurs de contamination alimentaire, et leur reproduction rapide est un problème de santé publique. Des justificatifs sont donc attendus par l’administration, tels que le protocole de lutte (techniques préventives ou curatives, produits utilisés, relève et renouvellement, etc.), un plan du bâtiment avec la localisation des dispositifs, leurs fiches techniques, les fiches de sécurité des biocides, ou encore les rapports d’intervention.

Ces éléments, fournis par les sociétés spécialisées en “hygiène 3D” (désinfection, désinsectisation, dératisation), peuvent être centralisés dans un classeur unique appelé Plan de lutte contre les nuisibles. La mise en place d’un tel plan reste le meilleur moyen d’éviter toute infestation.

Le recours aux professionnels est recommandé dans les entreprises alimentaires (ici pose de gel appât contre les blattes). ( © DR)

Recourir à des professionnels

La tentation est grande de se débrouiller avec les produits vendus dans le commerce quand on doit faire face à une intrusion. On imagine pouvoir faire ainsi des économies en se disant que voir passer une blatte ou une souris n’a rien d’alarmant… Mais lorsqu’un adulte est aperçu en pleine journée, c’est le signe qu’une population conséquente est déjà bien implantée.

Les dispositifs alors mis en œuvre sont souvent peu actifs, mal adaptés à la situation, ou ciblent approximativement l’espèce en présence. Leur action est donc limitée, les envahisseurs gagnent du terrain, le recours aux professionnels arrive tardivement et l’infestation est d’autant plus difficile à enrayer. Les interventions sont, au final, plus longues et plus onéreuses.

Ainsi, dès les premiers signes visibles (adultes, excréments, dégradations, par exemple), il est plus sage de faire appel à une société spécialisée. L’idéal étant d’agir de manière préventive.

Les réserves constituent souvent une zone de nidification pour les insectes et rongeurs. ( © A. TANDEAU)

Ne pas relâcher ses efforts

Les résidus alimentaires (salissures, épluchures, etc.) et les denrées stockées (notamment les farines, céréales, graines, couvertures chocolat, biscuits, fruits et légumes) constituent un énorme garde-manger pour les nuisibles.

Quelles que soient les stratégies de lutte choisies, les rongeurs et les insectes trouveront toujours le moyen de percer vos défenses pour arriver à leurs fins. À titre préventif, il convient donc d’imposer une pression continue à travers différentes approches complémentaires, comme le nettoyage rigoureux des locaux et du matériel en fin de journée, la protection des denrées dans des contenants fermés, ou la pose de pièges à glu (souris, insectes rampants) et de lampes UV à grilles d’électrocution (insectes volants). Si vous relâchez vos efforts, les nuisibles finiront tôt ou tard par reprendre le dessus.

Les pièges collants sont utilisés à titre préventif pour suivre le niveau d’infestation des insectes rampants. ( © A. TANDEAU)

Les pièges à glu, non toxiques pour les animaux et les hommes, sont intéressants pour suivre les populations, identifier les axes de passage et détecter les débuts d’invasion. Ils doivent être relevés régulièrement. Les traitements chimiques curatifs (fumigation, pulvérisation, gels ou pâtes appâts) sont à laisser aux professionnels.

Protéger les entrées

Les rongeurs et insectes entrent toujours dans les locaux depuis l’extérieur ou le voisinage, mais aussi via les fournitures ou le matériel d’occasion livrés. Posez des dispositifs anti-intrusion aux entrées (grilles sur les évacuations d’air, balais de bas de porte).

Calfeutrez minutieusement les orifices des murs à l’aide d’un mastic silicone ou d’une mousse expansive, notamment autour des gaines techniques (câbles, tuyaux, tubes d’aération, etc.). Les blattes et les rongeurs aiment aussi les lieux humides, chauds et difficiles d’accès.

Vérifiez régulièrement les zones situées autour des groupes frigorifiques, des fours ou des ballons d’eau chaude, notamment. Les écoulements d’eau résiduels (fuites, condensats) doivent être canalisés.

Lorsque l’infestation est incurable, il est parfois nécessaire d’éliminer les contre-cloisons, l’isolation, les faux plafonds, les gaines… pour pouvoir restaurer le bâti à neuf.

Les biocides doivent être protégés par un dispositif évitant tout contact avec les aliments ou le personnel. ( © A. TANDEAU)

Ranger et nettoyer le local à poubelles

Les biodéchets évacués dans les poubelles ménagères (déchets de table ou de production, denrées alimentaires abîmées, épluchures, etc.) sont également très attractifs pour les insectes et les rongeurs, d’autant plus qu’ils sont souvent remisés dans l’obscurité et moins surveillés.

Un local à poubelles humide, sale et encombré, peut aussi constituer un lieu de nidification. Pour bloquer l’accès à ces sources de nourriture, les biodéchets doivent systématiquement être disposés dans des sacs plastiques renforcés, hermétiquement fermés, posés en fin de journée dans des containers à capot rabattable.

Le local à poubelles doit être maintenu propre, en bon état et toujours fermé. L’aération, et même la climatisation du local, sont parfois nécessaires dans le cas d’une activité de restauration importante. L’évacuation fréquente du contenu des bacs s’impose.

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