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Le café de spécialité, le choix à faire pour sauver la filière ?
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Le café de spécialité, le choix à faire pour sauver la filière ?

À l’approche de la Journée internationale du café, le 1er octobre, le Collectif Café, lance une alerte : la filière est en danger. L'association préconise ainsi de choisir le café de spécialité pour réduire notamment les impacts sur l'environnement.

Deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, le café est aussi la première denrée agricole échangée au monde. Mais cette ressource est sous pression, alerte le Collectif Café, principale fédération professionnelle qui représente le savoir-faire de l’ensemble de la filière café, de la cerise à la tasse.

Crise climatique, tensions géopolitiques, spéculation, vieillissement des producteurs, chute de la qualité ou encore pratiques de grande distribution sont les principaux facteurs qui fragilisent l’écosystème de cette filière. « Ces paramètres ont des conséquences directes qui conduisent à des risques de pénurie à long terme », souligne le Collectif.

Près de 2,6 milliards de tasses sont consommées chaque jour dans le monde, chiffre en constante augmentation. En un an, les prix ont explosé : + 75 % pour l’arabica et + 60 % pour le robusta.

Face à la crise : le café de spécialité

Alors que plus de 90 % des Français achètent leur pain en boulangerie artisanale, ils sont tout autant à se procurer leur café dans la grande distribution. « Cette dernière a bouleversé nos habitudes de consommation avec l’arrivée massive du café de “commodité’’ moulu sous vide ou en dosette. Un produit souvent bas de gamme, sans fraîcheur, réduit à de la “poussière de grains” torréfié depuis des années et de plus en plus “aromatisé’’, déplore le Collectif. A contrario, le café de spécialité est de qualité, traçable, respectueux des terroirs et produit de manière durable », souligne-t-il.

Présent principalement chez les torréfacteurs et les coffee shops indépendants, il représente désormais près de 8 % des ventes de café en France et progresse chaque année de 15 %. Ce sont désormais les torréfacteurs qui tirent le marché vers la qualité. Plus de 3 500 coffee shops - dont plus de 1 000 indépendants - proposent des cafés à déguster. La consommation hors domicile augmente, notamment dans les coffee shops où les recettes de type latte, moka, ou café glacé enregistrent une croissance estimée à + 15 à + 20 % en 2024, avec une prévision à + 20 % en 2025 (source World Coffee Portal 2025).

Revaloriser le café et changer sa consommation

« La différence de prix entre un café de “commodité” et un de spécialité peut être comparée à celle entre une baguette de supermarché et une d’un artisan boulanger. Ces quelques centimes, de plus, font toute la différente en termes de goût et de qualité. Une tasse de café de qualité torréfié en France par des artisans ne coûte que 0,04 centime de plus qu’un café de “commodité” », pointe le Collectif. Le café, comme tous les produits agricoles, doit se consommer frais, être récolté de l’année, torréfié peu après la récolte et moulu à la demande au plus proche du moment de dégustation, rappelle le Collectif.

« Un bon café, c’est un café qui a du goût… et des valeurs : respect du producteur, rémunération équitable, culture durable et savoir-faire artisanal. Un mauvais café ne brûle pas que l’estomac : il brûle toute une filière », résume Loïc Marion, président du Collectif Café.

Pour ses plus de 300 membres, le temps est donc venu de faire des choix éclairés pour consommer de meilleurs produits, également meilleurs pour l'impact carbone et social.

Lire aussi notre Grand Format : Proposer un bon café en boulangerie 

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