Dans La Tête au carré du 30 janvier sur France Inter, le journaliste Mathieu Vidard a accueilli des acteurs engagés pour plus de démocratie dans l’alimentation. Au-delà du débat mainstream sur le coût d’une bonne nourriture (le bio trop cher), ont été abordés les freins à l’accès à une alimentation saine : le temps de cuisiner, le coût du fonctionnement des équipements (ce, si l’on est bien équipé*), le savoir-faire et les conditions de vie.
Invité, Boris Tavernier, fondateur du réseau Vrac (Vers un réseau d’achat en commun), témoigne de l’importance de l’action collective, par la mise en place de groupements d’achat ou à travers la défense d’un système agricole équitable et soutenable. L’alimentation saine, respectueuse de l’environnement et accessible à tous est devenue un sujet politique, sous-tendu par la défense d’une forme de démocratie alimentaire et de justice sociale.
Pauline Scherer, sociologue, intervenante au sein de l’association Vrac & Cocinas, est ainsi à l’initiative à Montpellier de la Caisse alimentaire commune, calquée sur le modèle d’une Sécurité sociale de l’alimentation, qui propose une cotisation individuelle pour un budget alimentaire collectif. Constat assez terrible : les foyers modestes ne reçoivent en général que les produits les moins qualitatifs. L’alimentation est, plus que jamais, une question de citoyenneté.
* Darmon N, Bocquier A, Vieux F, Caillavet F. Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Les Travaux de l’Observatoire;2009-2010:584-603.