En août, les cours du blé sur le marché européen sont redescendus aux alentours de 330 € la tonne. Alors qu’ils s’étaient envolés près de 440 € mi-mai. Ce qui correspondait au double de l’été dernier. La baisse a été amorcée fin mai-début juin, avec les premières estimations de production correctes en Europe et la reprise des exportations de l’Ukraine. Le pays devrait avoir exporté presque 4 millions de tonnes de produits agricoles en août, par trains, routes, voies maritimes et fluviales. Ce qui le rapproche des 5 millions par mois, le trafic normal avant l’invasion par la Russie. Cette accélération des exportations de l’Ukraine, qui représentait, avec la Russie, 30 % du commerce mondial du blé fin 2021, est le fruit de l’accord signé le 22 juillet.
La Russie, elle, prépare son retour sur les marchés internationaux grâce à une très bonne récolte de blé, estimée à 88 millions de tonnes. Après des exportations russes de blé nettement revues à la baisse, pour juillet et août. Ce qui, sur un an, a d’ailleurs représenté moins 27 %. Le blé russe souffre encore d’un prix trop élevé et il est fortement concurrencé, notamment par le blé français, pour plusieurs raisons : des frais de transport élevés, un « rouble fort », une taxe russe à l’exportation encore trop élevée, environ 80 dollars la tonne. Ce qui explique que les agriculteurs du pays hésitent à vendre. La faiblesse des exportations russes a été aussi l’un des principaux facteurs expliquant les prix élevés sur les cours mondiaux.