Le surgelé industriel dans l’artisanat fait du mal à la profession depuis des années. Il fait du tort dès lors que les produits surgelés sont au même prix que ceux qui ont nécessité plus d’une journée de fabrication à la main et qu’ils ne sont pas distingués. Pour cela, à défaut de réglementation, il y a le serment Saint-Honoré, de « jurer de faire maison, que du fait-maison ». La route a été longue, explique Michel Cornille, son fondateur : « J’ai eu un mal fou à trouver un autre artisan pour créer l’association, personne ne voulait se mouiller, j’ai pris énormément d’attaques verbales de certains d’entre eux ! Puis deux artisans se sont finalement joints à moi pour faire Saint-Honoré, nous en parlions sur les réseaux sociaux avec des arguments qui faisaient mouche : la passion du métier et la fierté de produire de ses mains, ne pas céder à la facilité du surgelé industriel. »
1 100 authentiques adhérents
Difficile de créer un syndicat quand on est encore en activité ; Michel a donc préféré rester président de l’association à laquelle on peut adhérer, cotiser (50 €) ou faire un don (sur le site www. helloasso.com).Pour monter en puissance, c’est avec l’arrivée d’un ancien pâtissier reconverti en informatique qu’ils ont pu créer un site internet et une carte de France avec un lien pour les futurs adhérents qui devaient répondre à un questionnaire. Mais le ver était déjà dans la pomme : « On s’est aperçu que beaucoup trop d’artisans s’inscrivaient, j’ai donc rédigé une charte en plusieurs points et j’ai conclu un deal avec 60 Millions de consommateurs pour vérifier le crédit des signataires en leur fournissant le fichier d’artisans. Ces derniers étaient bien sûr prévenus à travers les codes de la charte Saint-Honoré et bizarrement, de plus de 2 000 artisans inscrits en quelques mois, on est redescendus à 600 artisans. » Désormais le bureau a nommé des représentants de régions dont les missions sont de rendre visite aux nouveaux adhérents pour faire connaissance et lui rapporter s’ils sont dans l’esprit et les règles de Saint-Honoré. Ils ont ensuite créé des postes d’ambassadeurs avec des artisans des quatre continents (seule l’Asie n’en fait pas partie) : « Nous sommes présents presque partout dans le monde, une grande famille d’artisans ! » Pour animer le réseau, des actions sont menées : le jour de la Saint-Honoré (16 mai) chaque artisan a offert une baguette en forme de canne, rappelant la canne du saint patron. Un centre de formation a également été créé à Lomé, au Togo. Si vous ne connaissez pas la charte Saint-Honoré, la voici (ci-dessous) : y adhérer est une manière de jouer la transparence avec vos clients.
Les principes de la charte. D. R.