Boulangerie
La facture d’électricité de Frédéric Roy était de 1000 €/mois, elle passe cette année à 4000 €/mois et sera de 3000 €/mois si toutes les aides prévues lui sont accordées.
La facture d’électricité de Frédéric Roy était de 1000 €/mois, elle passe cette année à 4000 €/mois et sera de 3000 €/mois si toutes les aides prévues lui sont accordées. ©Alexie VALOIS

Artisans en colère

Le Collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat s’est monté via les réseaux sociaux à l’initiative de quatre boulangers. A Nice, Frédéric Roy raconte leur démarche.

Sur Twitter et Facebook, Frédéric Roy cite Bertholt Brecht : « Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà tout perdu ». Ce boulanger niçois, amoureux de son métier, est un homme de convictions. Il travaille avec son épouse Katia et ensemble, ils surmontent les longues journées et la hausse des prix des matières premières.

Fin septembre, quand le beurre Charente Poitou qu’il utilise passe en 24 heures la barre des 11 euros, il contacte ses amis Pascal Wosniak, Daniel Coirier et Pascal Seramy. Ces boulangers sont respectivement installés dans les Pyrénées-Atlantiques, en Vendée et le Puy-de-Dôme. « Nous nous connaissons depuis huit ans, et partageons l’envie de défendre le Fait Maison ». Face à l’inflation qui fait flamber les prix du beurre, des œufs, du sucre et des emballages, le quatuor discute en visio sur Messenger. Ils veulent s’organiser car l’augmentation annoncée des prix de l’énergie menace tous les artisans. Les quatre amis montent le Collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat et chacun dans sa région interpelle les responsables politiques, surtout les députés qui peuvent faire part à l’Assemblée nationale de la situation alarmante pour beaucoup de commerces français.

Ils n’avaient jamais manifesté avant

© Alexie VALOIS - Le boulanger voulait distribuer des tracts et des chouquettes aux automobilistes pour les sensibiliser à la situation des artisans, la Préfecture des Alpes-Maritimes n’a pas donné l’autorisation.

Ce mouvement initié par des boulangers est rejoint par des restaurateurs, bouchers, traiteurs, et gérants de pressings, tous grands consommateurs d’électricité. Ils sont 2100 aujourd’hui et étaient entre 4000 et 5000 dans les rues de Paris le 23 janvier dernier à réclamer un bouclier tarifaire pour tous les artisans. « Nous avons créé le collectif dans le but d’organiser cette manifestation. On n’avait jamais manifesté de notre vie ! », explique Frédéric Roy.

Il tire nerveusement sur sa vapoteuse et poursuit : « Mi-décembre, les services de renseignements du territoire sont venus dans nos boulangeries nous rencontrer, et connaitre nos intentions. Nos quatre noms figuraient sur la déclaration officielle de manifester. S’il y avait eu de la casse, nous étions personnellement responsables. Les renseignements généraux ont suivi notre cortège de Nation à Bercy. J’avais demandé un rendez-vous avec le ministre de l’économie Bruno Lemaire. Nous avons été reçus par un conseiller qui nous a rappelé les aides auxquelles nous pouvons prétendre. »

Un mouvement rapidement devenu national

© Alexie VALOIS - En tant que cofondateur du Collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat, Frédéric Roy passe plusieurs heures par jour au téléphone.

Ralliant un maximum de personnes à leur cause, les artisans ont été médiatisés par les radios, les chaines de télévision, les journaux locaux et nationaux. Ils ont reçu le soutien des principaux partis politiques, et d’influenceurs sur les réseaux sociaux. « Personne n’a pu nous dire que notre combat n’est pas justifié. Nous demandons un tarif français de l’énergie, car avec les centrales nucléaires nous avons l’électricité décarbonnée la moins chère du monde ». D’autres manifestations seront organisées.

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