L.T.M. : En quoi cette démarche est-elle un gage de performance commerciale pour vos clients artisans ?C.S. : « Proposer du très bon chocolat ne suffit plus aujourd'hui. Les consommateurs attendent plus que cela. Les produits doivent être élaborés avec « l'art et la manière », c'est-à-dire en prenant soin des conséquences environnementales ou sociales sur toute la chaîne de valeurs. Nos commerciaux de terrain nous disent clairement que le développement durable est un atout dans la communication B to B car les artisans y sont plus sensibles. Tout l'enjeu aujourd'hui consiste à aider les pâtissiers-chocolatiers à mieux communiquer auprès de leurs clients et à améliorer leur expertise du goût pour pleinement tirer parti de l'extraordinaire diversité aromatique du cacao. Les consommateurs apprécient lorsque le produit raconte une histoire et véhicule des émotions. C'est un challenge sur lequel nous travaillons actuellement. »
L.T.M. : Comment les artisans peuvent- ils être assurés que le développement durable en entreprise repose sur des actes concrets et n'est pas qu'une affaire marketing ? C.S. : « La question est très française ! Lorsque l'entreprise parle de développement durable, on la soupçonne de vouloir soigner son image grâce à un plan de comm' soigneusement orchestré. En réalité, la RSE n'est pas liée à la communication ou au marketing mais a une fonction très transversale dans l'entreprise. C'est un travail qui ne repose que sur des actions concrètes et exige d'opérer sur tous les fronts ! Je collabore certes avec le marketing (sur le sujet des éco-emballages par ex.) ou la communication (pour sensibiliser le personnel par ex.), mais aussi avec les ressources humaines, les achats, la R&D, la qualité, le sourcing… Dans un monde de grande transparence, nos messages doivent nécessairement être justifiés par des faits tangibles (dont le détail est accessible en ligne dans le rapport RSE annuel - NDLR). C'est une question de stratégie à long terme, pas une stratégie de communication ! »
propos recueillis par Armand Tandeau (publié le 25 mars 2016)