La boulangerie coopérative Le pain des Cairns (lire le reportage magasin ici), à Grenoble, a fait de cette utopie une réalité... Pendant six mois. Le salaire unique (de 1600 € augmenté des primes et du partage des bénéfices), en vigueur depuis des années, « n’était plus satisfaisant pour tous », expliquait Pierre Bedouelle à La Toque, au printemps. D’où l’idée de tester le « salaire au besoin », les risques apparaissant limités par la responsabilité de chacun. « Dans notre modèle de Scop, les personnes concernées par le salaire au besoin sont associées au capital de la boulangerie, donc très attentives à la santé économique de l’entreprise », soulignait Pierre. Il était néanmoins osé d’acter qu’un même travail puisse donner lieu à des rémunérations différentes. Et d’obliger tous à travailler plus pour que certains gagnent plus. En effet, la masse salariale ayant augmenté, la boulangerie a dû développer son activité.
Le Pain des Cairns - Crédit Bérengère Lafeuille
Bilan, au bout de six mois ?
Le salaire au besoin est abandonné. Mais le voyage en utopie n’a pas été vain. La croissance du chiffre d’affaires a permis d’augmenter tous les salaires. Et le temps de travail a été réduit. Après le salaire au besoin, le Pain des Cairns bouleverse encore le management traditionnel en instaurant la semaine de 32 heures… Et surtout, en y incluant deux « heures de liberté » que chacun peut utiliser à sa guise, pour créer de nouvelles recettes ou perfectionner sa technique !
Le Pain des Cairns, intérieur de la boulangerie - Crédit Bérengère Lafeuille
Bérengère Lafeuille