Santé
Le 10 septembre est mondialement dédié à un sujet majeur : la prévention du suicide.
Le 10 septembre est mondialement dédié à un sujet majeur : la prévention du suicide. © Ermolaev Alexandr/stock.adobe.com

Journée de prévention du suicide : en boulangerie, repérer, aider, se faire aider

Le 10 septembre est mondialement dédié à un sujet majeur : la prévention du suicide. Bien que difficilement quantifiables, les suicides liés à une souffrance professionnelle sont évitables. Quelques ressources utiles pour soutenir celles et ceux qui en ont besoin.

Il n’existe pas de statistiques officielles recensant les décès par suicide en lien avec un mal-être professionnel chez les boulangers, pâtissiers, chocolatiers et confiseurs de France. Cependant, les drames individuels mettent un coup de projecteur sur les difficultés collectives. En septembre 2023, le suicide d’un boulanger marseillais dans son établissement avait secoué le secteur. Des difficultés financières avaient alors été évoquées.

« Parmi les causes de souffrance psychologique rapportées dans notre secteur professionnel, le coût des matières premières est bien évidemment présent, souligne Delphine Mau, directrice juridique de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF). Depuis le covid, le coût de l’énergie s’ajoute désormais aux préoccupations » Autres facteurs susceptibles d’engendrer une détresse psychologique chez les artisans : la pénurie de personnel, les incivilités, les braquages, etc. (liste non exhaustive).

Identifier pour mieux réagir

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) liste toutes les “conduites suicidaires” qui doivent alerter : les tentatives de suicide, bien évidemment, mais également les idées suicidaires, la crise suicidaire (moment où le risque suicidaire est élevé), les équivalents suicidaires (automutilations, conduites à risques, etc.).

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Il est rare qu’un employé, un collègue, un patron, évoque en des termes explicites un mal-être qui le pousserait vers des conduites suicidaires. Quelques comportements peuvent toutefois mettre la puce à l’oreille, comme le souligne l’INRS : quelqu’un qui souffre de dépression, qui est souvent en arrêt maladie, se renferme, entre en conflit régulièrement avec ses collègues ou sa hiérarchie, relate des sentiments d’injustice, de rancœur, d’humiliation, par exemple.

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Face à des comportements inquiétants, il est recommandé de faire appel le plus rapidement possible au médecin du travail, qui proposera un entretien. Ces rencontres comportent quatre objectifs majeurs, qui peuvent tout à fait être poursuivis au sein même de l’entreprise : aborder le sujet, repérer les facteurs de protection (par exemple, les membres de l’entourage sur qui la personne en souffrance peut s’appuyer), évoquer l’intérêt d’une prise en charge psychothérapeutique, assurer un suivi de la situation.

La plateforme Souffrance prévention du suicide (3114.fr) dispense également de précieux conseils à destination des personnes qui se sentent mal ou de celles qui s’inquiètent pour quelqu’un, avec une partie dédiée à la prévention du suicide en milieu professionnel. Parmi les informations utiles, le site évoque différents points essentiels : comment reconnaître les signes de détresse, que dire, quoi faire, comment et à qui en parler, etc.

Dans une phase d’urgence, où vous ressentez qu’il peut exister un danger immédiat, appelez le 112 pour être guidé sur la bonne attitude à adopter.

La prévention, clé du mieux-être en entreprise

Comme le rappelle l’INRS : “La prévention des suicides au travail passe avant tout par une démarche globale de prévention des risques psychosociaux”. Une illustration : « Dans le cadre de ses actions de prévention, la CNBPF mettra en place, à partir du 15 septembre 2025, une ligne téléphonique destinée à accompagner les employeurs et les salariés en cas d’incivilités et d’événements traumatiques, annonce Delphine Mau. Il leur sera proposé un service d’écoute, de conseil et de soutien, avec la possibilité d’échanger avec un psychologue. »

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