Boulangerie
Le macaron de l’Adelphe témoigne de la volonté de recyclage de ses clients artisans. ©B. Guicheteau
Le macaron de l’Adelphe témoigne de la volonté de recyclage de ses clients artisans. ©B. Guicheteau

mieux vendre Pour des emballages plus durables

Difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie dans la jungle des emballages, entre les problématiques d’origine, de coût, de transport, de ressources, de normes, de sécurité…

Les emballages sont un vrai casse-tête pour les métiers de bouche, dont la boulangerie-pâtisserie. Si les textes réglementaires et les tendances de consommation plaident pour davantage de durabilité en la matière, avec un bannissement du plastique jetable à usage unique, la réalité est bien souvent plus complexe. Inventaire des solutions pour tenter de concilier performance environnementale et commerciale à l’heure du déploiement de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC), qui impose des dispositions (sous peine d’amendes).

Face à l’embarras du choix en matière d’emballages, il convient d’analyser les cycles de vie et parier sur des solutions mutualisées pour réduire le coût financier.

B.Guicheteau

Les papiers et cartons : pas pire ?

Sacs à baguettes, sachets pour viennoiseries, boîtes à pâtisseries, réglettes à macarons… Les packagings en papier-carton sont déjà largement distribués en boulangerie-pâtisserie, parfois trop généreusement au vu de certains sur-emballements. Mais ils participent aussi de l’image du magasin et de la sécurité alimentaire. La société change. « 64 % des Français considèrent qu’un emballage nocif à l’environnement est un frein à l’achat », rappelle l’Adelphe, société agréée par l’État pour mettre en œuvre le recyclage des emballages ménagers dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur, en contrepartie d’une contribution financière, indexée sur ses contenants (quantité…).

Avantages : légers et recyclables, ils sont peu encombrants. Polyvalents, certains papiers (tel le kraft) sont particulièrement résistants et des cartons peuvent même passer au four. Comment optimiser leur impact écologique ? En privilégiant les papiers et cartons recyclés, fabriqués à partir de déchets agricoles ou a minima issus de forêts gérées durablement, avec le moins de traitements possibles (vernis, films, encres, colles...) et surtout adaptés à la taille des produits pour éviter le gaspillage.

Inconvénients : ces emballages restent bien souvent à usage unique et ils n’offrent pas de transparence, ce qui pose un problème d’attractivité sur certains produits au visuel stratégique.

À Nantes, l’association Les Boîtes nomades propose un service mutualisé de consigne avec des contenants pour plats, desserts et pizzas.

B.Guicheteau

Les matériaux innovants : en devenir ?

Packagings en bambou ou à base d’algues (Notpla), bouteilles ou gobelets en bagasse — le résidu fibreux de la canne à sucre — (Lyspackaging), et autres contenants en bioplastiques issus des déchets de la biomasse (déchets verts, agricoles...) se présentent comme une alternative écologique au plastique jetable. Certains packagings intègrent des déchets plastiques des océans, collectés, triés et recyclés (Guillin × Prevented Ocean Plastic), dans une dynamique d’économie circulaire .

Avantages : esthétiques et qualitatifs, ils sont souvent réutilisables, compostables voire biodégradables en fin de vie. Attention toutefois à veiller à leur composition et à leur traçabilité, certains hybrides intégrant des matériaux non biosourcés ou des ressources naturelles vivrières.

Inconvénients : le mieux peut être l’ennemi du bien. « Certains matériaux, certes naturels, viennent de loin et peuvent avoir une empreinte écologique importante du fait de leur transport », prévient Amélie Chauvet, responsable de secteur chez Favry Emballages. « Il convient d’analyser le cycle entier de vie d’un produit », confirme Sophie Wolff, directrice déléguée de l’Adelphe, qui a un rôle de conseil et d’accompagnement des adhérents en matière d’écoconception des emballages.

Sur son site Internet, Claire Damon, de la maison parisienne Des Gâteaux et du Pain, communique sur ses gestes pour la planète, notamment en matière d’emballage.

B. GUICHETEAU

La filière du réemploi : l’avenir ?

La crise sanitaire a contribué au développement de la vente à emporter et, dans le même temps, des réseaux de consigne, toujours plus nombreux sur le territoire. Le but : offrir aux professionnels des services clé en main de proximité (avec fourniture, collecte, lavage compris si besoin) et mutualisés pour le réemploi de contenants (verre, inox, plastique réutilisable, tous formats confondus).

Avantages : le contenant le moins polluant est celui qu’on ne produit pas. « La consigne permet de sortir de la logique de l’usage unique vers une économie circulaire », rappelle Alice Sabbat, coordinatrice du réseau Consigne. En prime, le système permet de fidéliser sa clientèle.

Inconvénients : cela requiert une transition logistique pour l’artisan et ses clients. Dans les débuts, mieux vaut donc prévoir une solution bis et ne pas hésiter à mettre en place une mesure incitative afin de récompenser certains consommateurs par des cartes de fidélité, des bons cadeau...

Barbara Guicheteau

Lisez nos articles La Toque : Excess Materials Exchange (EME), l’entreprise de technologie innovante d’économie circulaire et Une encyclopédie des matériaux sans plastiques.

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