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Quelques règles à respecter...

Vous suspectez la crise, la hausse des prix ou les supermarchés d'être la cause d'un chiffre d'affaires qui fait grise mine ? Et s'il s'agissait plutôt de votre magasin qui, au fil du temps, était devenu vétuste et démodé sans que vous ne vous en soyez jamais vraiment rendu compte ?

L'habit ne fait certes pas le moine, mais admettez qu'une devanture d'un autre âge n'incite pas à pousser la porte… Car tel est le premier objectif d'une boutique : se faire remarquer.

Philippe Cavagna, directeur du marketing des Moulins Soufflet en charge du développement du concept Baguépi, estime que « la première question qu'un artisan doit se poser est de savoir à quoi un nouvel agencement va lui servir. Il devra avoir toujours en tête que la priorité est d'attirer le plus de monde possible vers son commerce. Une signalétique performante en termes de visibilité et qui met en avant l'attribut « artisanal » passe avant toute chose ».

En milieu reculé, la présence du service prime en effet toujours sur le design de la boutique, à condition que celle-ci reste soignée et avenante.

Mais sitôt qu'une concurrence apparaît à proximité, même dans un rayon de plusieurs kilomètres, alors il ne s'agit plus tant de se faire remarquer que de se démarquer.

C'est là que le recours à un professionnel peut vous permettre de faire la différence.

Suivre la tendance ?

Un magasin attractif n'est en effet pas forcément ce que vous pouvez imaginer. Entre les certitudes acquises par votre expérience, si longue soit-elle, et le point de vue des architectes agenceurs professionnels, il faut savoir qu'il y a un écart, plus ou moins grand.

Les goûts et les couleurs en matière de décoration évoluent constamment. Pour ne pas prendre le risque d'être hors jeu, il convient de suivre ces codes.

C'est un minimum. Jean-Marie Lecomte, responsable de projet chez Polystyl Agencement, à Saint-Dié, estime que « la mission première d'un agenceur professionnel est de coller au plus près des tendances de fond, tout en se méfiant des effets de mode passagers.

La principale difficulté que rencontre l'artisan boulanger est de prendre le recul nécessaire pour pouvoir sortir de ses a priori et de ses idées fixes en la matière. Quand il accepte de s'ouvrir, alors nous pouvons travailler ensemble. Et au bout du compte, il nous remercie ».

La décoration et l'éclairementdoivent soulignerla créativité de votre fabrication.

 

La tendance est aux lignes épurées, aux coloris gourmands, chocolatés, fruités ou pastel, aux ambiances chaudes ou toniques. Les plaquages stratifiés reviennent en force.

Les intérieurs se font toujours plus clairs, aérés, lumineux, fluides. Sols, murs, plafonds jouent la carte de la discrétion et de la sobriété. Les carrelages, également neutres, s'élargissent pour un effet d'espace.

Les plafonds bas et les poteaux en boutique disparaissent ; les baies vitrées et les luminaires règnent en maîtres.

Au coeur du sujet

Un point capital émerge néanmoins très clairement : la mise en valeur des produits. Pour Alain Reuzeau, gérant de la société Mosaïc Agencement, en région parisienne, « la fabrication de l'artisan est la seule chose qui intéresse vraiment sa clientèle. Rien ne doit gêner la circulation et le regard, tout doit être disposé le plus proche possible du public et, si possible, pas dans son dos ! La vitrine est clairement la pièce maîtresse d'un agencement vendeur ».

Fini donc les étagères qui tapissent les murs, les grilles à pains cachées derrière le comptoir ou les armoires à pâtisseries installées dans les recoins. Tout doit être fait de sorte que le produit soit visible de près et que la commande se fasse sans le moindre dérangement.

Le tempo est donné par le linéaire frigorifique. Celui-ci doit offrir une vision panoramique sur les produits et faciliter la circulation du public.

Le design de la vitrine et la gamme de pâtisseries donneront ensuite le ton à la décoration intérieure. L'environnement doit en fait inviter le public à se « poser » sur votre fabrication, sans le solliciter inutilement par un parasitage décoratif. Le jeu des éclairages est évidemment à exploiter dans ce sens.

Vers un concept sociologique

Alain Reuzeau s'impatiente quand on lui demande ce que lui inspirent les tendances. Il ne veut entendre parler ni de coloris chocolat ou anthracite, ni de notes rose-framboise ou vert-pomme, qui sont à son sens déjà dépassés.

« Le meilleur concept, c'est celui qui exprime au mieux la personnalité de l'artisan, l'âme du quartier, l'histoire du lieu. Une boutique, c'est vivant, ça vibre en résonance avec ceux qui y entrent, avec les produits qui y sont fabriqués. Chaque intérieur est une création unique, personnalisable à l'infini ».

Doit-on retenir pour autant que « chacun doit faire ce qui lui plaît » ? Assurément non ! La source d'inspiration d'Alain Reuzeau se trouve non pas dans les modes de décoration, mais plutôt dans les tendances de consommation.

« Comprendre la vie des gens : comment ils travaillent, comment ils mangent, quels sont leurs soucis, leurs centres d'intérêt, leurs attentes, quel est leur niveau de vie, leur habitat ? etc. voilà ce qu'il faut observer avant tout ! », clame-t-il haut et fort.

 

Eclairage : que choisir ?

Lumière directe ou diffuse, tonalité chaude ou froide, luminosité intense ou faible, l'éclairement d'un magasin doit être mûrement réfléchi.

Pour l'ambiance : les ampoules de basse consommation (fluocompactes et LED) nouvelle génération sont particulièrement adaptées. Elles se font toujours plus chaleureuses et moins coûteuses à l'achat.

Pour la façade et la vitrine : les ampoules à iodure métallique, bien qu'onéreuses, sont parfaites pour attirer le regard. Elles se font aujourd'hui moins gourmandes en énergie. Leur durée de vie est particulièrement longue.

par Armand Tandeau (publié le 15 mai 2009)  

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