LTM : Quels sont les éléments importants à ne pas oublier lors de l'agencement d'un petit laboratoire ? MB : « Au-delà des normes, qui constituent un minimum, nous sommes particulièrement attentifs à l'ergonomie et au confort de travail. Ceux-ci passent au premier plan dans les petites structures productives. Trop souvent les boutiques qui ont vu leur chiffre d'affaires augmenter se sont dotées de personnel et/ou d'équipements supplémentaires sans réellement prendre le temps de reconfigurer les postes. La première chose consiste donc à réorganiser le laboratoire en changeant certains matériels de place, quitte à enlever ceux qui ne servent plus, et en étudiant chaque espace de production. Les groupes de froid peuvent être déportés au grenier, à la cave ou à l'extérieur, ce qui améliore aussi le confort acoustique des petits volumes. Enfin, les poussières de farine étant davantage concentrées, il est fondamental d'avoir un véritable traitement de l'air. La seconde chose, dans la mesure du possible, c'est de prévoir le futur et d'anticiper l'évolution du laboratoire. »
LTM : Est-il possible de créer de la surface supplémentaire ? MB : « Sous réserve d'avoir les autorisations requises, cela peut-être effectivement intéressant, notamment pour créer une annexe comme une réserve sèche, une chambre froide, un local poubelle ou un espace de réception des marchandises. Le plus souvent,nous exploitons des surfaces dont nous changeons la destination : une partie de l'habitation, un garage, une cave… Il est parfois nécessaire d'ouvrir un mur porteur ou bien de décaisser pour redonner du volume aux sous-sols. On évite ainsi l'effet oppressant des pièces confinées et des plafonds bas. Parfois, c'est le contraire : on peut surélever une nouvelle salle pour éviter d'avoir à y placer des marches ou bien baisser la hauteur du plafond pour créer une mezzanine et bénéficier d'une zone de stockage. »
Propos recueillis par Armand Tandeau (publié le 25 juin 2012)