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Un bac plus pro

A la fois polyvalent et spécialisé, le nouveau bac pro de boulanger-pâtissier correspond aux problématiques de l'entreprise artisanale actuelle... et ouvre bien d'autres portes.

Autre révolution dans la formation initiale : le nouveau baccalauréat professionnel en trois ans, ouvert en septembre 2009.

Au contraire du CAP, il intègre les deux spécialités « farineuses » :

- la boulangerie

- et la pâtisserie.

Alors qu'il nécessitait deux années générales en BEP (brevet d'études professionnelles), puis deux années de spécialisation en bac pro en alimentation (qui comportait aussi la viande, la charcuterie et le poisson, lesquels vont avoir « leur » bac pro), la nouvelle version se fait désormais en trois ans au total et permet en plus de préparer le CAP (boulanger ou pâtissier).

Concentré et adapté

Là aussi, on pourrait penser que le nouveau bac pro rétrécit les compétences et les débouchés des futurs diplômés puisqu'on leur enlève un an de formation.

Photo. Chocolatier ou glacier : de vrais métiers, de vrais diplômes.

Daniel Cancel, chef de travaux au lycée Jules Ferry de Montpellier, explique pourquoi c'est en fait une bonne chose pour les jeunes, même si la sélection est rude et le niveau exigeant.

« Avant, le BEP n'offrait aucun débouché. Il fallait continuer deux ans de plus pour arriver au bac qui, lui, permettait d'entrer dans la vie active. Les jeunes se démotivaient, d'autant qu'ils avaient à étudier certaines matières qui ne les intéressaient pas.

Avec ce nouveau bac, le jeune sait qu'il aura toujours quelque chose [le CAP donc] s'il échoue dans la dernière ligne droite. La finalité et le projet professionnel sont clairs dans sa tête et sur trois ans, il en voit plus facilement le bout. »

Plus motivant, plus spécialisé, le nouveau bac pro est aussi mieux adapté aux entreprises actuelles.

Pour preuve : « les Compagnons du devoir qui ont longtemps privilégié la voie de l'apprentissage par le CAP vont passer progressivement au bac pro. Le diplôme est reconnu et professionnalisant. Il ouvre sur les problématiques de l'entreprise d'aujourd'hui.

Même si nous défendons le métier artisanal, il n'en reste pas moins que nous voulons être au plus près du marché de l'emploi. Et celui-ci ne se trouve pas que dans l'artisanat », note Bertrand Balay, responsable des formations en pâtisserie chez les Compagnons (Institut du goût).

  

Artisanat ou industrie ?

Le bac pro ouvrirait donc sur l'industrie et ainsi sur tous les cycles supérieurs techniques :

- BTS,

- licences professionnelles,

- écoles d'ingénieur.

Il est heureux que les jeunes puissent avoir le choix de leur secteur d'activité, certains ayant davantage l'âme industrielle.

Odile Tanguy, directrice des programmes de formation initiale à l'école Grégoire-Ferrandi (une école de la chambre de commerce et d'industrie de Paris), précise surtout que « le bac pro est adapté à ceux qui ont un objectif entreprenarial, car il donne un socle de connaissances sur la vie de l'entreprise et offre d'emblée la double compétence en boulangerie et pâtisserie.

Après quelques années d'expérience et une formation complémentaire en gestion et création d'entreprise, ces diplômés seront prêts à reprendre les affaires de demain. Cela représente un enjeu capital pour la profession artisanale ».

Les BP et BTM, de même niveau que le bac pro, sont plus axés sur la pratique technique du métier. Ils ouvrent sur des postes à responsabilité comme chef pâtissier ou responsable de fournil, car ils apportent une vue élargie sur la vie d'un produit, depuis la gestion des fournisseurs jusqu'à son positionnement marketing.

Ils permettent également d'évoluer vers le BM qui, lui, prépare aux « affaires » (lire Les patrons prennent du grade) alors que le bac pro n'a pas cette vocation : les bacheliers devront certainement repasser par le BP pour aller ensuite sur le BM (le tout est possible en accéléré à l'INBP, lire Les patrons prennent du grade).

par Armand Tandeau (publié le 5 mai 2010)  

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