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Les patrons prennent du grade

A nouvelle fonction, nouveau diplôme : les brevets de maîtrise destinés aux futurs chefs d'entreprise quittent le niveau IV (bac) pour se hisser au niveau III (bac+2). Un galon mérité ?

Les anciens brevets de maîtrise de niveau IV (BM IV) passent progressivement au niveau III :

- le BM de pâtissier-confiseur-glacier-traiteur est paru au Journalofficiel en novembre 2009 (le premier cru de diplômés est attendu pour cette année !) ;

- le BM de boulanger qui vient d'être validé devrait suivre prochainement (le délai de parution est inconnu à ce jour).

Le BM a la vocation de former les futurs patrons (et les chefs de poste dans les grosses structures). Mais cette nouvelle version leur apporte-t-elle réellement de nouvelles compétences ?

Les nouveaux maîtres

Les programmes sont très axés sur la gestion et le management de l'entreprise et sur son interaction avec l'environnement économique ou juridique.

Sébastien Doley, responsable pédagogique à l'INBP de Rouen (institut qui propose une formation accélérée pour préparer le BP et le BM) est particulièrement satisfait de cette nouvelle mouture.

Il précise « qu'entre l'ancien et le nouveau BM, il n'y a pas de révolution, mais plutôt une évolution. Celle-ci tient à la fois aux connaissances qui sont plus approfondies et surtout à la manière dont sont évalués les candidats.

La formation repose essentiellement sur des mises en situation professionnelle et il est clair que le jury sera plus exigeant sur les solutions et les justifications apportées par le candidat.

Autre nouveauté : la fonction d'accompagnement des apprenants est plus développée. En clair, on attend des futurs maîtres-artisans qu'ils soient de bons maîtres d'apprentissage ».

A noter que le BP ne permet plus de valider la partie pratique du nouveau BM, qui, elle, est aussi montée en puissance.

« L'accent est mis sur la créativité et la capacité à innover et bien sûr sur la maîtrise parfaite des techniques qualitatives pour être en phase avec le marché actuel », indique-t-il.

Vue d'ensemble de la formation initiale en boulangerie-pâtisserie.(Source : www.devenir-boulanger.com)

En route vers le sommet

A n'en pas douter, le BM (titre de la chambre de métiers et de l'artisanat) et le concours de l'Un des meilleurs ouvriers de France (diplôme de l'Education nationale de niveau III) reflètent l'excellence de la profession, chacun à sa manière.

Mais alors que l'un est davantage orienté vers l'entreprise, l'autre l'est particulièrement vers la maîtrise technique et la qualité des produits.

On retrouve en fait ces deux approches complémentaires sur l'ensemble de l'offre de formation, preuve que le métier aujourd'hui exige du talent technique et le goût d'entreprendre. Et c'est très bien !

Autre parcours de réputation : le tour de France des Compagnons du devoir. Partis pour quatre ou cinq ans, avec chaque année une destination qui change, les jeunes peuvent valider le BP ou le BTM, voire le BM en fin de parcours.

Le Tour leur apporte des atouts indéniables pour réussir tels que l'adaptabilité, la curiosité et l'ouverture d'esprit.

Le brevet de maîtrise supérieur de niveau III (BMS III), davantage spécialisé dans la création et la stratégie d'entreprise, n'a aujourd'hui plus de réelle utilité, puisque le BM III vient de le détrôner. Il devrait disparaître ou passer au niveau II.

Au service des examens de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et l'artisanat (APCM), on en sait davantage : « L'ancien BMS III devrait être abrogé prochainement pour sortir du RNCP (Répertoire national de la certification professionnelle), avec néanmoins une prorogation d'un an pour ceux qui y sont entrés. Un projet pour un nouveau BMS est à l'étude, mais les délais pour sa certification restent inconnus à ce jour », nous a-t-on répondu.

Des bruits courent que le diplôme serait destiné aux professionnels en charge de plusieurs points de vente (et pas forcément issus du monde artisanal). Mais le mystère demeure entier à ce jour.

En savoir plus :

www.devenir-boulanger.com

par Armand Tandeau (publié le 5 mai 2010)  

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