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Des retombées comme s'il en pleuvait

Le passage en centre de formation est profitable tant sur le plan du savoir-faire que du savoir-être. Vous repartirez avec bien plus que de simples recettes.

Franck Vidal, directeur de l'école de pâtisserie du Grand Chocolat (Valrhona), sait que bien souvent la motivation première des professionnels est de rapporter des recettes.

« C'est bien normal, indique- t-il. La spécificité de la formation continue n'est-elle pas de donner des outils pratiques bénéfiques immédiatement ? Cela dit, dans notre école, chaque étape est expliquée en profondeur de manière à ce que la théorie soit aussi acquise. Avec ces bases techniques bien assimilées, les professionnels peuvent ensuite faire ce qu'ils veulent. »

Honneur aux recettes contemporainesimmédiatement applicables en entreprise.

Echange d'idées

Le contact avec les plus grands maîtres, ne fût-ce que pour un ou deux jours, est extrêmement profitable techniquement mais aussi très valorisant personnellement. Les formateurs se révèlent dans ce qu'ils sont réellement, et dans un contexte souvent chaleureux et studieux.

« Les stagiaires à leur sortie sont restimulés. Ils retrouvent leur fierté d'être artisan. Ils ont compris avec leurs tripes qu'être un marchand de plaisir, c'est un beau métier », avoue Franck Vidal.

La cohésion et l'esprit de corps sont essentiels aux yeux de Zakari Benkhadra, directeur de l'Ecole nationale supérieure de pâtisserie à Yssingeaux (ENSP).

« Chez nous, toutes les conditions sont réunies pour que les gens se sentent bien et qu'ils se rencontrent. En partageant ensemble les petits-déjeuners, les repas et les soirées, ils apprennent peu à peu à se connaître. C'est alors que la formation devient un formidable lieu d'échanges ! » , note-t-il. Les liens qui se tissent perdurent bien souvent au-delà de la session.

Au final, c'est toute la profession qui évolue par la confrontation des idées et une perpétuelle remise en question. Sortir de l'isolement évacue les idées noires, les lassitudes et les rigidités.

« Se former permet cette adaptation nécessaire à un monde qui se complexifie. Face à un avenir incertain, il est essentiel de rester ouvert », estime Franck Vidal avec recul. Le repli individualiste est fragilisant.

« Seul le collectif a la force nécessaire pour projeter la profession en avant. La proximité des liens libère les énergies », martèle Zakari Benkhadra. Puissent les présidents des syndicats nouvellement nommés entendre cet appel !

Nouveau départ

« Les retombées sur l'entreprise sont beaucoup plus larges que celles attendues, tant sur le plan personnel que professionnel. La créativité et l'envie d'innover sont comme ravivées. La rigueur, la précision et la rapidité des gestes reviennent. L'artisan revisite tout ce qu'il faisait auparavant machinalement et sans se poser de questions. Il arrête de pleurer sur son sort et se remet en marche », indique Zakari Benkhadra.

Bien que ces « retraites » professionnelles permettent sans aucun doute de se ressourcer, il ne faut pas perdre de vue ses besoins immédiats avant de partir dans l'aventure.

Quelle est l'urgence ? Veut-on renouveler sa gamme de pains, réactualiser ses pâtisseries, mettre en place une offre en snacking, revenir à plus de qualité, entrer dans une démarche d'hygiène, stimuler la force de vente ?

Tout est possible. Le projet est donc à bien définir avant d'aller frapper à la porte des écoles.

Ces dernières peuvent aussi vous aider à vous orienter. Patrons, envoyez vos salariés se former chaque année en discutant avec chacun des thématiques susceptibles de doper leur parcours professionnel. Ils vous le rendront bien !

par Armand Tandeau (publié le 3 décembre 2010)

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