En milieu rural, il constitue un dépôt de pain apprécié qui peut remplacer avantageusement la tournée.
Devant la boutique, le dispositif permet de vendre en dehors des heures d'ouverture et même les jours de fermeture.
Plusieurs marques se partagent aujourd'hui ce marché en pleine expansion.
Jouer l'hyperchalandise
Dominique Maton, directeur de la société Ledistrib, vend des distributeurs automatiques pour l'alimentaire (Distripain, Distrilait, Distrisnack...).
Il explique en effet « qu'à 9 euros la location par jour (pour un engagement minimal de douze mois), certains artisans ont vite compris l'intérêt du système. Il n'est pas rare qu'on m'en demande trois ou quatre.
Certains vont même jusqu'à trente ! Il est intéressant de se regrouper avec des agriculteurs pour placer sur un même lieu différents distributeurs (de lait, fromages, fruits...) : c'est d'autant plus attractif », indique-t-il.
Le concept marche bien avec les petits producteurs locaux, les consommateurs étant de plus en plus sensibles à la nécessité de manger autrement. On voit effectivement immédiatement le potentiel commercial de ces machines, mais il y a d'autres avantages insoupçonnés.
« L'accessibilité du dispositif permet de faire connaître son enseigne et ses produits au plus grand nombre. Les artisans peuvent ainsi accroître le trafic en magasin jusqu'à 30 % supplémentaires. De plus, tous les invendus qui restent en fin de journée peuvent être mis dans le distributeur le soir. On limite donc les pertes », note-t-il.
Parole, parole...
Il n'est pas rare que les mairies des petites communes prennent à leur charge le coût de fonctionnement. Le concept est en effet intéressant pour le service qu'il rend dans les villages sans boulanger.
Certains artisans émettent par contre des réserves sur le SAV. C'est le cas d'Aurélie et de Ludovic qui ont bien voulu témoigner (sous couvert d'anonymat). « Les distributeurs ont été livrés sales, non filmés et en mauvais état alors qu'ils devaient être propres et révisés.
L'installation électrique a été à notre charge et le monnayeur ne fonctionnait pas. Une machine a été vandalisée et est restée quinze jours sans fonctionner, sans aucun dédommagement derrière.
La commerciale a fait le forcing derrière notre dos auprès du maire d'une commune qui n'y était pas très favorable car un boulanger y faisait sa tournée. Résultat : le dispositif est très mal passé auprès de la population », tient à souligner Ludovic, qui ne veut plus entendre parler de distributeur, même s'il reconnaît que la plupart de ses ennuis viennent d'un problème de transmission entre la commerciale et la société.
Les boulangers, qui savent la valeur d'un vrai SAV appuyé par un réseau solide de distribution, sont néanmoins invités à être vigilants sur ce point et à bien vérifier les clauses du contrat de vente ou de location.
par Armand Tandeau (publié le 20 juin 2011)