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Deux jours de chauffe de four sont nécessaires. © A. Valois
Deux jours de chauffe de four sont nécessaires. © A. Valois

métier Les fours communaux revivent grâce aux passionnés

Dans de nombreux villages de France, des fours communaux sont restaurés et remis en route, pour le plaisir de tisser des liens tout en cuisant des pains.

Le four de La Brouardière, restauré il y a une quinzaine d’années par des bénévoles, reprend du service quand arrive le printemps. Dans cette commune rurale du Pallet (Loire-Atlantique), cette initiative permet de réunir dans la bonne humeur les différentes générations. Dans l’Aude, à Villesèquelande, le chantier du nouveau four communal s’achève. L’équipe municipale en place, attachée aux valeurs et pratiques ancestrales, veut pour ses 930 concitoyens recréer ce traditionnel lieu de rencontre autour de la cuisson du pain.

Les braises sont retirées avant que les pains du four communal soient enfournés (ici, à Entrevaux).

A. Valois

Ne pas manquer de pain

En France ces dernières années, dans de nombreuses communes ou hameaux isolés, le four à pain communal redevient une animation locale. À Châteauneuf (Alpes-Maritimes), le four a été vendu à un artisan boulanger et la municipalité a décidé d’en créer un nouveau pour le mettre à disposition de tous les habitants. Dans ce même département, à Biot, le four est mis en route gratuitement les premiers week-ends de chaque mois. Chacun peut venir cuire son propre pain et des ateliers de boulangerie sont organisés pour apprendre à fabriquer des spécialités locales. Le four de Biot date des années 1930, époque où très peu de familles disposaient chez elles d’un four. Antoine Guibert s’en souvient : « J’habitais avec mes parents et mon grand-père Le Haut-Agnerc, un village voisin d’Entrevaux (Alpes-de-Haute-Provence). Ils étaient agriculteurs et faisaient leur blé. Tous les quinze jours, ils préparaient le pain avec la farine moulue au moulin entrevalais. Quatorze familles se partageaient l’utilisation du four communal du Haut-Agnerc. Quand les pains étaient cuits, les ménagères enfournaient les tartes, les gigots et les gratins. »Ce four était vital à l’époque.

Cuissons des fougasses au four communal d’Entrevaux.

Eliane Terrin

four

Le destin du garçon – plus tard devenu maçon – a été marqué par un chantier d’envergure durant son enfance : « La sole du four à bois s’était détériorée. Mon grand-père Joseph a commandé des pierres de grès qui sont arrivées dans la vallée par le train. Nous sommes allés les chercher avec une charrette tirée par des bœufs. Les pierres étaient numérotées et en suivant le plan de pose, le four a pu être réparé. »

Le Four banal d’Entrevaux a été remis en route en 1989 par les bénévoles de l’association pour la protection du patrimoine entrevalais.

Association pour la protection du patrimoine entrevalais

Honorer les boulangers

Antoine Guibert, avec Richard Champoussin et ses amis de l’Association pour la protection du patrimoine entrevalais, ont entrepris en 1989 de remettre en chauffe le four banal d’Entrevaux. Pour la Saint-Honoré et les fêtes médiévales, la petite cité rendait hommage aux maîtres du pain. Jean, un ancien boulanger, pétrissait à la main et montrait aux enfants comment façonner. « On allumait le four à bois un jour et demi avant la cuisson. Il faut que la voûte soit blanche jusqu’à la sole, que le four absorbe toute la chaleur et la restitue. On se relayait la nuit pour le tenir chaud, tandis que la pâte à pain poussait », raconte Antoine Guibert. « Un four à bois ne peut pas être mis en route par n’importe qui », assure Éliane Terrin, qui préside l’association et recherche des bénévoles motivés pour continuer à utiliser le four d’Entrevaux.

Le four communal restauré d’Entrevaux.

A. Valois

Alexie Valois

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