Des blés de qualité pour tous : c’est la conviction qui anime le mouvement Banette depuis sa création. « À l’origine, il s’agit d’un regroupement de meuniers souhaitant échanger sur la sélection des blés pour une farine de qualité supérieure », rappelle Jean-Philippe Nicot, directeur général de Nicot Meunerie, l’un des piliers de Banette. Suppression de la farine de fève, première farine Label rouge, création d’un laboratoire interne puis d’une filière qualité (certifiée par Bureau Veritas) en 2006…
Le mouvement n’a eu de cesse d’innover pour un pain de qualité, accessible au plus grand nombre, mais permettant à chacun de vivre dignement de son métier. Majeure, sa dernière évolution s’inscrit dans la même démarche de RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Identifiable par son écusson vert, le logo de la charte. D. R.
Label d’État
En 2018, Banette décide collectivement de passer en quatre ans, non pas une partie, mais l’intégralité de ses farines sous la Charte de production agricole française et de supprimer les traitements d’insecticides de stockage pour une montée en qualité globale de sa gamme, sans hiérarchisation dans les produits. « Il n’y a pas d’un côté une baguette de qualité supérieure, et de l’autre des pains plus bas de gamme », souligne Philippe Cavagna, directeur exécutif de Banette. Label d’État, la charte (issue de la norme NF V30-001) reflète quatre engagements à l’échelle de la filière : « une parfaite traçabilité ; des blés bien adaptés au terroir ; l’environnement mieux respecté ; une démarche qualité nationale ». Moins connue que le Label bio ou le Label rouge, cette charte a l’avantage de ne pas être multidiffusée dans l’industrie ou la GMS : « De plus, les études réalisées auprès des consommateurs démontrent qu’elle les rassure et les incite à l’achat de la même manière », remarque Philippe Cavagna. Cette transition d’envergure a généré des changements de pratiques et des évolutions techniques pour améliorer les conditions de production et leur impact environnemental (lire l’encadré) du champ à la boulangerie. « Supprimer les insecticides de stockage suppose des efforts, de la formation et des investissements pour refroidir, aérer, nettoyer les blés sans faire appel à la chimie », explique Jean-Philippe Nicot. Une innovation qui ne se fait pas au détriment de la fiabilité des approvisionnements ni de la sécurité alimentaire, bien au contraire.
4 800 analyses par an
Dans son laboratoire, Banette réalise près de 4 800 analyses de panification par an pour garantir des farines savoureuses, saines et panifiables par les boulangers, eux-mêmes audités chaque année sur la qualité de leurs pains (alvéolage, croustillance, etc.) en vue de progresser et continuer à se démarquer de la concurrence. Chez Banette, cette exigence filière ne concerne pas que les blés, mais également le seigle, désormais 100 % origine France, et le lin garanti Bleu-Blanc-Cœur (pour la santé de la terre, des animaux et des hommes sur la base de valeurs nutritionnelles mesurées). « Nous avons créé des filières locales avec des agriculteurs pour la culture du millet rouge ou du pavot bleu en circuit court, sans intermédiaire », ajoute Fabien Faisy, directeur du Comptoir Meunier. Autant de matières premières sourcées entrant dans la composition des farines composées Banette, comme le mélange Viking (à base d’orge et de froment, enrichi en graines) ou la récente Banette n° 7 aux farines de légumineuses, riches en protéines végétales et en fibres.
La démarche RSE Banette inclut ses 20 farines composées (dont la Banette n° 7, aux farines de légumineuses, et son nouveau topping aux graines) produites par le Comptoir Meunier. D. R.
Confiance et transparence
Fondé en 2008, à Briare, dans le Loiret, le Comptoir Meunier produit l’ensemble des farines composées du groupement, ces préparations meunières pour pains spéciaux plébiscitées par les consommateurs, mais longtemps pointées du doigt dans les médias pour leurs recettes et ingrédients controversés.
Chez les meuniers, les équipements et les process ont été modernisés pour réduire le recours aux produits phytosanitaires. D. R.
Chez Banette, elles sont désormais garanties sans huile de palme, ni arômes, ni conservateurs, ni colorants, ni émulsifiants de synthèse, « ces derniers ayant été remplacés par des fibres de blé, bien meilleures pour la santé », observe Fabien Faisy. Circulaires, tous ces engagements contribuent à générer du sens, de la transparence et de la confiance chez tous les acteurs de la filière et auprès des consommateurs, de plus en plus exigeants sur leur alimentation.
Le mouvement Banette s’engage en amont, avec des blés tracés 100 % français, garantis sans insecticides de stockage. D. R.
Plus d’infos en ligne : pro.banette.fr