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En France, 11 000 hectares sont consacrés à la culture du melon charentais, le plus consommé dans l’hexagone (Source : AIM). ©M. Guglielmi
En France, 11 000 hectares sont consacrés à la culture du melon charentais, le plus consommé dans l’hexagone (Source : AIM). ©M. Guglielmi

produit Lancement de la campagne 2022 Melon de nos régions

Faire connaître le savoir-faire des producteurs de melon d’appellation Melon de nos régions est l’une des missions de l’AIM (Association de l’interprofessionnelle du melon) qui vient de lancer sa campagne 2022. L’occasion de découvrir la culture de cet aliment phare de l’été, décliné dans diverses recettes.

« Choisir un melon d’appellation Melon de nos régions, c’est privilégier une production locale de haute qualité gustative, où chaque producteur apportent une attention toute particulière à chaque étape de la culture », explique l’AIM, (l’Association de l’interprofessionnelle du melon)*.

A l’image du producteur Gilles Biscarrat, installé dans le Vaucluse (Ferme La Cargaules, à Piolenc) avec son frère David et son père, François, retraité mais toujours présent à leurs côtés pour les conseiller. Adhérent à Force sud (groupement de producteurs de melons, pastèques, fraises et salades, certifiés Globalgap et bio), la ferme cultive le melon depuis 2 générations, 70 % HVE (haute valeur environnementale), 30 % en bio. Elle s’est équipée d’une station de conditionnement de plus de 2000 m2.

Les frères sont complémentaires : Gilles préfère rester dans les champs ou plutôt dans les melonnières (nom donné aux terres de culture du melon) situées dans un rayon de 20 km ; David gère la station de conditionnement, en effervescence durant l’été avec plus de 70 saisonniers, affairés à trier/conditionner/expédier près de 80 tonnes de melon charentais (en moyenne) chaque jour !

La production est variable car elle dépend de la pollinisation des abeilles, elle-même dépendante du temps : s’il y a du vent ou de la pluie, elles ne pollinisent pas. En résumé : pas d’abeilles, pas de melons ! Raison pour laquelle Gilles a fait installer des ruches sur l’une de ses melonnières. La culture demande beaucoup d’eau (en gouttes à gouttes). Pour les melonnières de Gilles, la ressource en eau provient principalement du Rhône.

Il faut 90 jours pour obtenir un melon. Quels que soient les terroirs, les indicateurs pour déclencher la récolte sont les mêmes : les parfums sont de plus en plus odorants, les premières feuilles au-dessus du melon commencent à jaunir. En fonction des variétés, une cicatrice pédonculaire peut également apparaître. La cueillette peut commencer.

La récolte se fait à la main par des ouvriers avertis « Un melon cueilli vert ne mûrira jamais, explique Gilles. Le sucre et la couleur orangée arrivent dans les 5 à 6 jours avant la cueillette ».

Comme la culture des terres pour le melon est possible tous les 4 à 5 ans en moyenne, les producteurs doivent faire des rotations, en plantant par exemple du blé, du tournesol, de la moutarde (qui une fois broyée servira d’engrais vert).

Le tri est effectué au sein de la station de conditionnement puis les melons sont rangés (et vérifiés) selon leur calibre pour ensuite être expédiés au plus vite. Ceux récoltés le matin à 6h partiront le jour même vers 12/13h pour être livrés le lendemain.

De g. à dr. : David, Gilles et François Biscarrat. Le melon de Cavaillon est l’une des variétés du melon charentais. ©M. Guglielmi

L’une des parcelles dédiée à la culture du melon de la Ferme de Cargaules. Le Rhône se trouve à quelques centaines de mètres, derrière les cyprés.

M. Guglielmi

Le melon pousse sur une liane rampant le long du sol, à vrilles et à grandes feuilles de couleur bleu-vert. Sa culture se fait par semis de graines

. M.Guglielmi

Après la pollinisation, les fruits se développent sous le soleil et se gorgent de sucs et de sucre. Ici, la formation de deux melons : en haut, 2 jours après la pollinisation, en bas, 5 jours après.

M.Guglielmi

Variable de 5 à 20 %, les melons « écartés » seront destinés au compost, ou la nourriture des cochons ou des chevaux, la confection de fruits confits ou de confiture ou rarement, être utilisés dans des méthaniseurs pour produire de l’énergie.

Un melon doit être consommé au maximum 8 jours après la cueillette (à condition d’avoir été conservé à une température autour de 8°/10°C selon Gilles Biscarrat).

Histoire du melon charentais

Le melon charentais est un type de melon et non une variété. Son origine serait africaine et son parcours migratoire. 500 ans avant notre ère, les Égyptiens le cultivent, comme le feront les grecs et les romains vers le 1er siècle. En Italie, il est alors consommé comme légume, ce qui est sa nature véritable. Les moines le cultivent pour les papes dans leur résidence d’été de Cantaluppo, à l’époque de la Renaissance. C’est de là que vient l’appellation « Cantaloup ». Et lorsque la papauté s’installera en Avignon, les moines y apporteront leurs melons pour les cultiver à Cavaillon. Jusqu’au XVIIIe siècle, seuls les rois et les grands seigneurs peuvent s’offrir le luxe d’en manger. À la fin du XVIe siècle, sa culture est largement répandue dans le midi de la France.

Plusieurs variétés de melon sont alors connues sous le nom de Morin, Barbarin, Citrolin, Muscadin… Un siècle plus tard, l’Anjou et la Touraine en produisent pour la Cour. Les rois s’en régalent et tout particulièrement Henri IV qui les aimait jusqu’à l’indigestion. En France, sous Louis XIV, La Quintinie, jardinier en chef de Versailles, fait pousser des melons dans le potager royal. Comme pour bien d’autres produits, il en améliora considérablement les plans.

La Charente va elle aussi devenir terre de culture du melon. Reconnue alors comme étant l’une des régions de production les plus importantes, elle va donner son nom au type de melon le plus consommé, le « melon charentais »

Le melon charentais « jaune » est majoritairement produit en France dans 3 principaux bassins de production :

- Le bassin Sud-Est (PACA, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes)

- Le bassin Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées)

- La région du Centre-Ouest (Poitou‑Charentes, Centre, Pays de la Loire)

Carte d’identité nutritive

- Valeur énergétique : 33 kcal soit 140 KJ aux100 g
- Eau : 90 %
- Provitamine A : 337 µg pour 100 g soit 42 % des VNR*
- Vitamines C : environ 28,8 mg aux 100 g soit 36% des VNR*
- Potassium : 335 mg

Comment le choisir ?

Les critères de choix d’un bon melon :

- Un combo maturité/densité. Le melon voit sa densité augmenter tout au long de sa maturation. Plus il est mûr, plus son poids augmente.

- Un pédoncule qui se décolle. Pour la majorité des variétés, le melon charentais a un pédoncule « déhiscent » qui se décolle à maturité. Il est donc préférable de choisir son melon lorsqu’il présente une cicatrice au niveau de son pédoncule, également appelé « pécou ».

- Un parfum typique. Par ailleurs, lorsqu’ils sont mûrs, la plupart des melons charentais dégagent un parfum typique. Ainsi, un des moyens pour choisir un melon est de le sentir : plus il est mûr, plus ses parfums se dégagent. Son odeur ne doit pas être imposante, mais plutôt subtile.

- Un touché souple. Le touché est également important : l’écorce d’un bon melon est souple sous une faible pression des doigts.

Ces différentes IGP signent des melons de grande qualité et distinguent des productions et des savoir faire très spécifiques.

Il existe aussi un melon Label Rouge produit dans le département de l’Hérault.

Ses signes de qualité

Aujourd’hui, tous les melons, que l’on trouve dans le commerce, possèdent un taux de sucre garanti par le producteur et vérifié. Il existe certains signes distinctifs parmi lesquels des Indications Géographiques Protégées (IGP) que les consommateurs peuvent trouver sur les étalages des primeurs et des grandes et moyennes surfaces :

IGP Melon du Haut-Poitou (dans le Centre-Ouest) présent de fin juin à début octobre
IGP Melon du Quercy (dans le Sud-Ouest) présent de juillet à septembre
IGP Melon de la Guadeloupe présent de novembre à mars

Une demande d’IGP est en cours pour le Melon de Cavaillon.

Le melon, un allié santé et minceur

En très bonne place parmi les fruits préférés des français, le melon allie une séduction gustative, des qualités nutritionnelles et des bienfaits pour la santé. Rafraîchissant et désaltérant, gorgé d’eau (près de 90 % de son poids), le melon est un fruit particulièrement rafraîchissant et désaltérant.

Bien souvent consommé nature, il peut être associé avec des ingrédients salés comme les fromages. Exemples : tartines melon et fromage frais, tatin de melon et chèvre frais, tarte ricotta et melon, en sorbet ou en salade.

Tartines de melon et de fromage frais.

Melon de nos Régions

A propos de l’Association Interprofessionnelle Melon (AIM)
Créée en 2009, l’AIM est chargée de représenter les producteurs, les expéditeurs et de faire le lien avec ses consommateurs. Elle œuvre pour mieux faire connaître et apprécier ce produit. L’AIM a pour mission d’améliorer la connaissance de la production et du marché, de contribuer à une meilleure coordination de la mise sur le marché des produits et à une meilleure adaptation de l’offre à la demande du marché et des consommateurs, de réaliser des actions de promotion du melon et de la filière auprès des consommateurs, de réaliser des études ou contribuer à des recherches visant à l’amélioration de la qualité des produits ou des conditions de production.

* Les VNR constituent un ensemble complet de recommandations nutritionnelles et de valeurs de référence, telles que les apports de référence de la population, les besoins moyens, le niveau approprié de consommation et le seuil de consommation minimum.

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