Actualités
Octobre rose est de retour chez les artisans.
Octobre rose est de retour chez les artisans. © DR

Octobre : il n'est pas trop tard pour passer au rose

Les boulangers, pâtissiers, chocolatiers se mobilisent pour l’opération de lutte contre le cancer du sein. Tour de France des initiatives les plus médiatisées, dont il est encore possible de s'inspirer.

Devanture ornée de fleurs, pâtisseries surmontées de rubans, gaufres au chocolat ruby : Octobre rose est de retour chez les artisans. À Paris (11e et sur internet), même les oursons à la guimauve de Cyril Lignac changent de couleur à l’occasion de l’opération annuelle de lutte contre le cancer du sein. Une version à la vanille enrobée d’une couche craquante de chocolat blanc à la framboise dont 10 % des ventes seront reversées au Collectif triplettes roses.

Il faut dire que la maladie concerne beaucoup de Français. Premier des cancers féminins — une femme sur huit en sera atteinte au cours de sa vie — le cancer du sein guérit dans neuf cas sur dix s’il est détecté tôt, raison pour laquelle le dépistage encouragé par l’opération est au premier plan.

« C’est la deuxième année que nous participons à l’événement, raconte le président des boulangers de Paris Philippe Gosselin. L’année dernière, nous avions collecté mille deux cents euros en un mois entre nos deux boulangeries [Paris 7e et 9e] et notre épicerie [Paris 7e]. Je trouve que l’idée est bonne : je travaille avec mon épouse, mes filles, nous avons du personnel féminin ; elles sont toutes très contentes de participer. Nos clientes aussi. Ce genre de dossier emmène tout le monde. »

Le Grand Paris d'Octobre rose

Nombreuses sont d’ailleurs les boulangeries ayant fabriqué spécialement pour l’occasion meringues roses, financiers aux fruits rouges, macarons à la framboise ou, comme Philippe Gosselin, un chou au glaçage blanc vanille surmonté d’un ruban rose en pâte d’amandes, une babka à la praline ; et un burger Octobre rose au pain à la poudre de betterave bio sur la vente desquels 1 € sera collecté au profit de la lutte contre le cancer. Il a même alloué une touche de sa caisse à l'opération afin d'en faciliter le bilan ultérieur. 

Le président des boulangers de Paris Philippe Gosselin, reverse 1 € à la lutte contre le cancer pour chaque vente de trois produits conçus spécialement pour l'occasion. (© DR)
Le burger Octobre rose de Philippe Gosselin au pain à la poudre de betterave bio, chèvre pané, champignons, mâche, miel et moutarde à l’ancienne. (© DR)

À Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne, il sera possible de se faire dépister gratuitement par une sage-femme venue garer son camion médicalisé devant la boulangerie Maison marquise les 21 et 22 octobre. Une initiative du patron de la boutique, Akim Bouhadda. Un macaron Octobre rose — crémeux coco, coulis passion et framboises fraîches — sera offert à toutes les participantes. Par ailleurs, 2 € seront reversés à l’Institut Gustave-Roussy — centre régional de lutte contre le cancer situé à Villejuif, dans le Val-de-Marne — pour tout achat de ce macaron conçu spécialement pour l’occasion.

À Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, la boulangerie Clem & Gwen propose en édition limitée une pâtisserie intitulée Chantal rose, à la pâte feuilletée levée au beurre Charentes-Poitou Appellation d’Origine Protégée, au riz au lait à la praline rose et au confit framboise à la rose. « On en vend une trentaine par jour », indique le vendeur de la boutique récemment installée dans le quartier. L’intégralité des 3,50 € du prix de vente bénéficie à la lutte contre le cancer du sein.

Un panneau annonce l'opération devant la boutique Clem & Gwen, à Saint-Ouen. (© J. SONTAG)

Clem & Gwen propose en édition limitée une pâtisserie intitulée Chantal rose dont l'intégralité du montant des ventes sera reversé au profit de la lutte contre le cancer. (© J. SONTAG)

Mais il n'est pas impératif de fabriquer un produit spécialement pour l'occasion. Apposer un ruban en pâte d'amandes sur l'un de ses produits — de couleur rose de préférence, le symbole d'Octobre rose — est une solution rapide et pratique pour participer à l'événement ; voire juste changer l'étiquetage d'une, ou de plusieurs, pâtisseries en indiquant à ses clients le bénéficiaire de tout ou partie des ventes. 

À qui donner ses dons ?

Justement : la Ligue contre le cancer, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, Ruban rose, Mes Amis mes amours, la Fondation Bergonié, etc. ce n’est pas toujours simple pour les artisans de savoir à qui faire parvenir l’argent collecté. « L’année dernière, on avait fait ça un peu à l’arrach’ et j’avais finalement envoyé les trois chèques à l’Institut Gustave-Roussy », poursuit Philippe Gosselin. Le patron ne sait pas encore à quel organisme il enverra son don en 2024.

Pour répondre à cette difficulté, cette année pour la première fois, le Syndicat des boulangers du Grand Paris a monté un partenariat avec les antennes départementales de la Ligue contre le cancer de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ; en vue de fournir un kit de communication aux boulangeries-pâtisseries volontaires (écrire à contact@boulangerie75.org) ainsi qu’un contact afin de savoir comment transmettre les fonds : CD75 ou CD92 ou CD93 ou CD94@ligue-cancer.net.

« Les donateurs choisissent souvent le bénéficiaire en fonction de l’histoire qu’ils ont avec le cancer, estime quant à lui Mariano Capuano, responsable des relations donateurs de l’Institut Gustave Roussy. Les personnes qui ont un vécu avec Gustave-Roussy, par exemple, se disent : “Je vais donner à l’endroit où ma mère, ma sœur — ou elle-même — ont été suivies”. » Pour l'institut régional de lutte contre le cancer, les dons et les legs ont représenté 39 millions d’euros (M€) en 2022, sur un budget global (financé par la sécurité sociale en fonction de l’activité de l’établissement) de 480 M€. Précieux, « ils sont alloués à la recherche, à l’acquisition de matériels innovants ou au confort des patients », précise le responsable des relations donateurs. Il a été contacté dernièrement par un centre pénitentiaire, une discothèque, des policiers… : « De plus en plus de professionnels s’organisent pour collecter des fonds. » Lui explique cela par les statistiques « impitoyables » du cancer du sein. « Une femme sur deux sera touchée directement ou indirectement, à travers son entourage, au cours de sa vie », détaille-t-il.

Ailleurs en France, “Se faire dépister, c'est du gâteau”

(© Capture d'écran Instagram)

Ailleurs en France, les artisans se mettent aussi au rose. Témoignage d’un “engagement sincère”, souligne le site internet de la marque, les chocolatiers nantais de la maison Vincent Guerlais ont, par exemple, imaginé une Bouchée Octobre rose croustillante sous la forme d’un buste de femme enrobé de couverture en chocolat noir agrémentée d’un décor en chocolat blanc rose : 5 des 19 € du prix de vente seront donnés à l’Association ma parenthèse.

À Lille, la Maison Meert a fait les choses en grand avec tout une gamme dédiée : un entremets Octobre rose pour 1, 4 ou 6 personnes au croustillant sablé amande-coco, biscuit cuillère, confit de framboises, crémeux au mascarpone citron et framboises, mousse à la vanille de Madagascar, ganache montée à la fève tonka ; un cake citron-framboise Octobre rose composé d'un financier amande noisette au citron, confit de framboises, croustillant amande au citron confit ; les traditionnels oursons à la guimauve à la vanille de Madagascar enrobés de chocolat rose ; ou encore des bonbons de chocolat à la ganache infusée tonka, pâte de fruits framboise et citron. Pour chaque produit vendu, 1 € sera reversé à l'association Mes Amis mes amours.

À Malause, dans le Tarn-et-Garonne, Les Douceurs de Malause ont carrément mis en place un agenda pour le mois d'octobre, avec des événements comme une tombola, une vente de pin's, un défilé de mode, etc. au bénéfice de l'association Artemis 82, en plus de la vente de croissants roses et de gâteaux “nichons”.

Mais la plupart des artisans ont fait un choix intermédiaire, entre créativité et simplicité. “Pendant le mois d'octobre, nos douces brioches vont s’habiller de rose, certaines de nos pâtisseries vont revêtir leur petit ruban rose, ce qui nous permettra de reverser une partie des ventes à la Ligue contre le cancer”, indique ainsi la Maison Tarnus, à Longuyon en Meurthe-et-Moselle, dans un post Facebook. Au Mans, c'est derrière le slogan : “Se faire dépister, c'est du gâteau” que la boulangerie La Madeleine lance son opération. Pour tout achat d’une baguette tradition, 0,10 € seront ainsi envoyés à la Ligue contre le cancer de la Sarthe ; et pour chaque chou d'Octobre rose — composé d’une crème pâtissière myrtille et d’une ganache montée chocolat blanc — 0,50 €. La Ligue contre le cancer dispose d'antennes dans tous les départements, leurs coordonnées se trouvent sur son site internet.

À lire également

Agenda

L’agenda des mois de septembre-octobre

Forum de l’alimentation, Sirha Omnivore Paris & Paris Coffee Show, Gourmet Selection, JTIC… : les prochains grands rendez-vous du secteur.

La France était sur le podium derrière la Chine (2e) et la Corée du Sud (1re).

Concours

5e Best of Mondial du pain : la France médaillée de bronze à Osaka

La France s’est illustrée lors de la dernière édition du concours Best of Mondial du pain qui s’est déroulée en juin dernier à Osaka, au Japon, décrochant la médaille de bronze.

Au MIN de Rungis, l’œuf M (53-63 g), cat. A, France, par colis de 100 pièces, était à 11,68 € HT en juillet 2024. Il est monté à 19,23 en avril 2025, pour redescendre à 17,25 cette fin août.

Marché

Œufs et ovoproduits : un marché en tension

Alors que la production mondiale peine à suivre, en raison principalement de la grippe aviaire ou de la transition vers des élevages de plein air, la demande continue à fortement augmenter.